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IOB
CHAP.
XXXIII.
42
avoit
ainsi
regard
a
la
grandeur
des
hommes.
Or
de
prime
face
ceci
pourroit
estre
trouve
dur,
que
Dieu
oste
un
homme
pour
avoir
seulement
magnifie
la
grandeur
de
quelqu'un.
Mais
notons
en
premier
lieu,
quand
Dieu
nous
fait
ceste
grace
de
parler
en
son
nom,
qu'il
faut
bien
que
nous
donnions
autorite
a
sa
parole,
et
que
nous
la
facions
valoir.
Que
si
nous
sommes
tellement
divertis
par
le
regard
des
creatures,
que
nous
ne
parlions
point
franchement
comme
nous
devrons,
n'est-ce
pas
faire
deshonneur
a
Dieu?
Si
un
homme
est
envoye
de
quelque
prince
terrien,
et
qu'il
souffre
qu'on
le
mesprise,
et
qu'il
face
de
la
cane,
et
n'ose
point
porter
le
message
qui
luy
est
commis:
voila
une
laschete
qu'on
ne
pardonnera
point.
Or
Dieu
nous
recoit
a
son
service,
nous
qui
ne
sommes
rien
que
poudre
devant
luy,
qui
sommes
du
tout
inutiles:
il
nous
met
en
ceste
commission
tant
honorable
de
porter
sa
parole,
et
il
veut
qu'elle
soit
portee
avec
toute
autorite
et
reverence:
voila
un
homme
qui
nous
fera
trembler,
tellement
que
nous
deguiserons
ia
verite
de
Dieu
pour
la
convertir
en
mensonge,
ou
bien
nous
la
farderons
en
sorte
qu'elle
n'aura
plus
son
droit
naturel.
Ie
vous
prie
ne
voila
point
un
opprobre
trop
grand
qu'on
fait
a
Dieu?
Et
ainsi
donc
si
la
parole
de
Dieu
ne
se
porte
(comme
i'ay
dit)
en
telle
rondeur
et
liberte,
que
les
hommes
luy
facent
hommage,
il
ne
se
faut
point
esbahir
si
la
punition
est
apprestee,
comme
Eliu
en
parle.
Et
ainsi
nous
avons
a
recueillir
double
instruction
de
ce
passage.
L'une
c'est
pour
ceux
qui
annoncent
la
parole
de
Dieu,
qui
sont
en
cest
office
pour
enseigner
comme
Pasteurs:
que
ceux-la
se
doivent
resoudre
en
telle
constance,
qu'ils
ne
fleschissent
pour
rien
qui
soit:
comme
il
est
dit
a
Ieremie,
qu'il
faut
qu'il
prenne
un
front
d'airain
pour
batailler:
d'autant
que
le
monde
ne
sera
iamais
sans
grande
rebellion,
et
que
ceux
qui
sont
eslevez
en
quelque
dignite
ou
estat
honorable,
ne
se
peuvent
captiver
sous
l'obeissance
de
Dieu,
mais
dressent
tousiours
les
cornes.
Et
quand
les
hommes
se
mescognoissent
tellement,
qu'ils
ne
peuvent
s'assuietir
a
celuy
qui
les
a
creez
et
formez,
il
faut
que
nous
ayons
une
constance
invincible,
et
que
nous
facions
nostre
conte
d'avoir
des
inimitiez
et
des
picques
quand
nous
ferons
nostre
devoir:
cependant
neantmoins
que
nous
poursuivions
sans
fleschir.
Voila
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
nostre
coste,
nous,
di-ie,
qui
sommes
constituez
Pasteurs
pour
annoncer
la
parole
de
Dieu.
Or
il
faut
aussi
que
tout
le
peuple
recoive
une
instruction
generale.
Quand
donc
nous
venons
pour
ouir
le
sermon,
n'apportons
point
ici
une
telle
hautesse
pour
nous
rebecquer
contre
Dieu,
quand
nous
serons
redarguez
en
nos
vices.
N'apportons
nulle
amertume
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