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IOB
CHAP.
XVII.
42
comme
si
nous
devions
entrer
au
sepulchre,
et
que
nous
y
allions
franchement,
faisant
ceste
conclusion,
Que
ce
n'est
point
pour
y
demeurer
a
tousiours:
que
nostre
Seigneur
nous
a
declare
en
Ia
personne
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
qu'il
ne
veut
point
que
nous
perissions
en
la
mort,
ne
que
nous
y
pourrissions.
Or
passons
plus
outre.
Il
est
dit,
Pour
vrai,
ce
sont
gaudisseurs
avec
moi,
et
mon
oeil
demeure
en
ieurs
amertumes.
Ici
Iob
se
complaint
de
ceux
qui
estoient
venus
pour
le
consoler,
et
ne
faisoient
que
l'affliger
tant
plus.
Il
les
appelle
gaudisseurs
qui
se
mocquent
de
l'afflige,
d'autant
qu'ils
n'y
vienent
pas
avec
compassion
et
humanite
pour
iuger
de
son
affliction
comme
ils
devoyent:
et
ainsi
il
adiouste
qu'ils
ne
lui
peuvent
amener
que
fascherie
pour
l'aigrir
d'avantage,
et
que
son
oeil
demeure
au
mal
qu'ils
lui
ont
procure,
et
en
amertume.
Or
par
ceci
nous
sommes
advertis,
que
pour
bien
consoler
les
affligez
et
tristes,
il
ne
faut
pas
que
nous
apportions
un
courage
inhumain
comme
d'acier
ou
de
fer:
mais
que
nous
soyons
pitoyables.
Il
ne
faut
point
donc
qu'un
homme
pense
estre
iamais
propre
pour
consoler
ceux
qui
sont
en
trouble
et
en
fascherie,
sinon
qu'il
se
reveste
de
leurs
passions,
c'est
a
dire,
qu'il
se
mette
la
comme
en
leur
lieu.
Il
est
vray,
car
ceux
qui
sont
les
plus
vaillans
(ce
semblera)
pour
consoler
les
povres
gens
qui
sont
en
destresse,
n'auront
nulle
pitie,
s'ils
vienent
la
avec
une
langue,
une
rhetorique
excellente.
Ils
disputeront
bien
des
choses:
mais
le
tout
sera
sans
propos.
Car
il
est
impossible
que
nous
usions
de
doctrine
qui
soit
propre
pour
adoucir
les
maux
de
nos
prochains,
que
nous
ne
les
sentions
en
nous,
et
que
nous
n'en
soyons
touchez.
Notons
bien
donc
sur
ce
mot
de
Gaudisseurs,
que
tous
ceux
qui
sont
inhumains,
ne
peuvent
nullement
consoler
ceux
qui
sont
troublez
de
fascherie.
Voila
pour
un
Item.
Au
reste,
quand
nous
aurons
cognu
qu'il
faut
que
nous
soyons
pitoyables
envers
ceux
qui
endurent
quelque
misere,
retenons
ce
qui
est
dit
au
Pseaume
(41,
2),
Bien-heureux
est
l'homme
qui
est
entendu
sur
le
povre:
Dieu
le
delivrera
au
iour
de
son
affliction.
Car
c'est
pour
signifier,
qu'il
faut
que
nous
ayons
une
prudence
singuliere
pour
bien
iuger
des
afflictions
de
nos
prochains,
et
que
nous
ensuivions
ceste
dexterite
que
Dieu
nous
monstre,
et
qu'il
nous
la
donne.
Car
sans
cela
nous
irons
tout
a
l'opposite:
et
si
un
homme
est
afflige,
nous
lui
tiendrons
quelques
propos
a
la
traverse
sans
discretion
aucune.
Il
faut
donc
que
Dieu
nous
donne
intelligence
pour
bien
iuger
des
afflictions
d'autrui.
Et
la
dessus,
quand
nous
viendrons
pour
consoler
ceux
qui
endurent
quelque
mal,
voire
mesmes
pour
leur
monstrer
leurs
fautes,
que
nous
n'y
venions
point
avec
une
aigreur,
pour
leur
mettre
comme
le
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