8:408 se desdisoit, et a estre brusle tout vii s'il persistoit en son propos. Quand on luy demanda qu'il vouloit faire, il respondit simplement: Celuy qui me fera la grace de mourir patiemment pour son nom, me fera bien la grace d'endurer le feu. Nous debvons prendre ceste sentence, non pas comme d'un homme mortel, mais comme du sainct Esprit, pour nous asseurer que Dieu n'est pas moins puissant a nous fortifier et rendre victorieux contre les tormens, qu'a nous faire prendre une plus doulce mort en gre. Qui plus est, nous voyons souventes fois quelle constance il donne aux povres malfaicteurs qui endurent pour leurs crimes. Ie ne parle point des endurcis, mais de ceulx qui se consolent en la grace de Iesus Christ, et par ce moyen recoyvent d'un cueur paisible la plus griefve punition qu'on puisse faire, comme nous en voyons un si beau miroir au brigand qui se convertit a la mort de nostre Seigneur Iesus. Dieu, qui assiste si puissamment aux povres criminels, estans punis pour leurs mesfaicts, defauldra-il aux siens qui combatent pour sa cause, qu'il ne leur donne une vertu invincible? Le troisieme poinct des promesses que Dieu donne a ses Martyrs, est du fruict qu'ils doibvent esperer de leurs souffrances: et en la fin, si besoing est, de leur mort. [f. 38] Or ce fruict est, qu'apres avoir glorifie son nom, avoir edifie l'Eglise par leur constance, ils seront recueillis avec le Seigneur Iesus en sa gloire immortelle. Mais pource que nous en avons parle ci dessus plus a plein, c'est assez de le reduire maintenant en memoire. Et ainsi, que les fideles apprennent d'eslever la teste hault a ceste couronne d'immortalite et gloire, a laquelle Dieu les convie, a fin qu'il ne leur face point mal de quicter la vie presente pour un tel loyer; et pour estre asseurez de ce bien inestimable, qu'ils ayent tousiours devant les yeulx ceste conformite qu'ils ont avec nostre Seigneur Iesus, pour contempler la vie au milieu de la mort, comme luy par l'opprobre de la croix est parvenu a la resurrection glorieuse, en laquelle gist toute notre felicite, ioye et triomphe.