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non
point
pour
les
specifier
toutes
par
le
menu,
mais
pour
monstrer
les
choses
principales
que
Dieu
veult
que
nous
esperions
de
luy,
pour
nous
consoler
en
nos
afflictions.
Or
ces
choses
sont
trois
en
somme.
La
premiere
est,
d'autant
que
nostre
vie
et
nostre
mort
sont
en
sa
main,
qu'il
nous
preservera
tellement
par
sa
vertu,
qu'un
cheveul
ne
nous
sera
point
arrache
de
la
teste,
que
par
son
conge.
Pourtant
les
fideles
se
doibvent
tenir
asseurez,
en
quelques
mains
qu'ils
soyent,
que
Dieu
ne
s'est
point
dessaisi
de
la
garde
qu'il
ha
de
leurs
personnes.
Si
une
telle
persuasion
nous
estoit
bien
imprimee
aux
cueurs,
nous
serions
delivrez
de
la
plus
grand'
part
des
doubtes
et
perplexitez
quLnous
tormentent,
et
empeschent
de
faire
nostre
debvoir.
Nous
voyons
les
tyrans
desbridez
:
sur
cela,
il
nous
semble
que
Dieu
n'ha
plus
moyen
de
nous
sauver.
Parquoy
nous
sommes
tentez
de
pourvoir
a
nos
affaires,
comme
s'il
n'y
avoit
plus
nulle
attente
quant
a
luy.
Au
contraire,
sa
providence,
telle
qu'il
nous
la
declare,
nous
debvroit
estre
comme
une
forteresse
imprenable.
Travaillons
donc
d'apprendre
ce
petit
mot:
que
nos
corps
sont
en
la
main
de
celuy
qui
les
a
creez.
Pour
ceste
cause,
il
a
quelque
fois
delivre
les
siens
d'une
facon
miraculeuse,
et
oultre
toute
l'esperance
des
hommes,
[f.
36]
comme
Sidrach,
Misach
et
Abdenago,
de
la
fournaise
ardente,
Daniel,
de
la
fosse
des
lions;
Pierre,
de
la
prison
d'Herodes,
ou
il
estoit
enserre,
enchaine
et
garde
de
si
pres.
Par
ces
exemples,
il
nous
a
voulu
testifier
qu'il
tient
nos
ennemis
en
bride,
combien
qu'il
ne
le
semble
pas,
et
ha
puissance
de
nous
retirer
du
milieu
de
la
mort
quand
il
vouldra.
Non
pas
qu'il
le
face
tousiours:
mais
en
se
reservant
l'authorite
de
disposer
de
nous
a
vie
et
a
mort,
si
veult-il
que
nous
soyons
tous
resolus
qu'il
nous
ha
en
sa
garde:
tellement
que,
quoy
que
les
tyrans
attentent,
et
de
quelque
fureur
qu'ils
se
ruent
contre
nous,
que
c'est
a
luy
seul
d'ordonner
de
nostre
vie.
S'il
permet
aux
tyrans
de
nous
occire,
ce
n'est
pas
que
nostre
vie
ne
luy
soit
chere,
et
en
plus
grande
recommandation
cent
fois
qu'elle
ne
merite.
Qu'ainsi
soit,
ayant
prononce
par
la
bouche
de
David
(Pseaulme
116,
1),
que
la
mort
des
Saincts
est
precieuse
devant
luy,
il
dit
aussi
par
la
bouche
d'Esaie
(26,
21),
que
la
terre
descouvrira
le
sang
qui
semble
estre
cache.
Que
les
ennemis
donc
de
l'Evangile
soyent
prodigues
tant
qu'ils
vouldront
du
sang
des
Martyrs,
si
feuldra-
il
qu'ils
en
rendent
un
terrible
compte,
iusques
a
la
derniere
goutte.
Ils
se
mocquent
auiourd'huy
orgueilleusement
en
bruslant
les
fideles,
et
apres
s'estre
baignez
en
leur
sang,
ils
en
sont
tellement
enyvrez,
qu'ils
n'estiment
point
tous
les
meurtres
qu'ils
font
un
festu.
Mais
si
nous
avons
la
patience
d'attendre,
Dieu
monstrera
en
la
fin
que
ce
n'est
26*
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