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SUR
LE
VI.
CHAP.
DE
DANIEL.
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fiates
en
leur
vices,
quand
il
avoient
le
moien
qui
se
presentoit
a
eux,
pour
les
faire
sortir
de
ces
abominations,
ils
l'ont
reffuse,
il
n'en
ont
tenu
compte,
mais
ils
se
sont
moques
de
Dieu
et
de
sa
verite.
N'est
ce
pas
bien
raison
que
Dieu
leur
oste
ce
qu'il
leur
avoit
donne
auparavant,
et
puis
que
Sathan
prenne
possession
d'eux?
advisons
donc
quand
nous
sentirons
qu'il
y
ha
de
grandes
infirmites
en
nous,
de
prier
Dieu,
qu'il
ne
permette
point
que
nous
nous
y
flations,
de
peur
que
nous
ne
tombions
en
cette
extremite,
de
luy
estre
rebelles
du
tout.
Et
que
par
ce
moien
il
nous
delaisse,
et
nous
abandonne
a
Sathan
a
nostre
grande
confusion.
Voila
comme
il
nous
en
faut
faire,
pratiquans
cette
doctrine
qui
nous
est
ici
recitee,
du
roy
Darius.
Or
cependant
notons,
que
si
un
pauvre
paien,
qui
n'avoit
point
este
enseigne,
ni
en
la
loy,
ni
aux
prophetes,
neantmoins
dit
a
Daniel
:
Et
le
Dieu
auquel
tu
as
servi
te
sauvera,
quand,
di-ie,
nous
Voions
parler
ainsi,
il
faut
bien
que
nous
aions
cette
consideration
la
en
nous,
d'estre
pleinement
resolus
de
l'assistance
de
Dieu,
car
nous
en
sommes
mieux
persuades
que
Darius,
il
parle
ici
comme
un
homme
qui
n'est
point
asseure.
Et
voila
pourquoy
il
parle
en
doute,
car
quand
il
vient
en
la
fosse,
il
dit,
Daniel,
ton
Dieu
sauroit
il
bien
peu
delivrer?
Nous
voions
donc
que
Darius
n'est
point
asseure,
voire
d'une
resolution
certaine,
que
Dieu
delivreroit
Daniel,
mais
tant
y
ha
qu'il
en
a
quelque
aprehention.
Et
qui
l'induit
a
cela?
son
seul
naturel,
c'est
a
dire,
qu'il
a
quelque
connoissance,
comme
Dieu
l'a
engravee
en
tous
hommes,
pour
connoistre
qu'il
y
a
un
Dieu,
et
que
c'est
de
luy
dont
procede
tout
bien,
que
c'est
aussi
luy,
qui
nous
delivre
de
tout
mal,
auquel
il
apartient
de
nous
secourir
en
nos
necessites,
il
est
vray
que
beaucoup,
et
quasi
la
plus
grande
multitude,
effacent
cette
connoissance
ici,
qui
leur
est
donnee
de
nature,
que
les
hommes
s'abrutissent,
et
s'aveuglent
a
leur
escient,
a
fin
d'abolir
et
esteindre
la
clarte
que
Dieu
leur
avoit
donnee,
mais
tant
y
ha
qu'il
ni
a
homme
si
barbare
ne
si
brutal,
qui
n'ait
quelque
aprehention
de
Dieu.
Or
en
Darius
il
y
avoit
beaucoup
plus,
il
avoit
desia
este
adverti
des
propheties
de
Daniel,
il
est
vray,
que
ceci
n'est
point
recite
au
texte,
mais
on
le
peut
facilement
veoir,
car
ce
que
Daniel
avoit
predit
a
Nabuchodonozor,
et
puis
ce
qu'il
avoit
declare
a
Balsazar,
ne
pouvoit
pas
estre
inconneu,
a
tous
les
roys
qui
ont
succede
en
cette
monarchie
de
Babilonne,
et
sur
tout
a
ce
Darius
et
Cyrus,
car
quand
ils
prindrent
la
ville
de
nuit,
mesme
qu'elle
fut
prinse,
il
avoit
adverti
Balsazar
de
tout
ce
qui
devoit
advenir,
comme
desia
nous
l'avons
veu.
Voila
donc
comme
le
roy
Darius
a
eu
quelque
connoissance
de
Dieu,
mais
elle
estoit
bien
petite,
ce
n'estoit
sinon
quelque
petite
estincelle.
Or
tant
y
ha
que
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