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persecution,
laquelle
nous
n'aurons
point
attendue,
survient,
nous
ne
soyons
point
surprins
au
despourveu.
Mais
ie
crain
bien
qu'il
n'y
ait
beaucoup
d'oreilles
sourdes
a
ouir
ce
propos.
Tant
s'en
fault
que
ceulx
qui
sont
cois
et
a
leur
aise,
se
preparent
a
souffrir
la
mort
quand
besoing
sera,
qu'il
ne
leur
chault
de
servir
a
Dieu
en
vivant.
Si
est-ce
neantmoins
que
ce
debvroit
estre
nostre
estude
ordinaire,
et
sur
tout
au
temps
auquel
nous
sommes.
Cependant,
ceulx
que
Dieu
appelle
a
souffrir
pour
le
tesmoignage
de
son
nom,
doibvent
monstrer
par
effect
qu'ils
ont
este
duicts
de
longue
main
a
s'y
porter
constamment.
Et
alors
ils
doibvent
reduire
en
memoire
toutes
les
exhortations
qu'ils
ont
ouyes
le
temps
passe,
comme
si
un
gendarme
prenoit
les
armes
quand
la
trompette
sonne.
Mais
quoy?
Il
n'est
question
que
de
cercher
subterfuges
pour
eschapper,
ie
di
quant
a
la
plus
part;
car
la
persecution
est
bien
une
vraye
touche
par
laquelle
Dieu
descouvre
quels
sont
les
siens.
Tant
y
a
qu'il
ne
s'en
trouve
gueres
qui
luy
soyent
fideles
iusques
a
se
presenter
franchement
a
la
mort.
Or
c'est
quasi
une
chose
incroyable,
que
gens
qui
se
glorifient
d'avoir
entendu
quelque
peu
en
l'Evangile,
osent
ouvrir
la
bouche
pour
user
de
telles
cavillations.
Les
uns
diront:
Que
gaignons-nous
de
confesser
nostre
foy
a
gens
obstinez
et
qui
ont
delibere
de
batailler
contre
Dieu?
n'est-ce
pas
semer
les
pierres
precieuses
devant
les
porceaux?
(Marc.
8,
38.)
Comme
si
Iesus
Christ
n'avoit
point
declare
notamment
qu'il
veult
qu'on
le
confesse
entre
les
plus
pervers
et
malings.
S'ils
n'en
sont
edifiez,
pour
le
moins
si
demeureront-ils
confus.
Tant
y
a
que
la
confession
est
de
bonne
odeur
devant
Dieu,
combien
qu'elle
soit
mortelle
aux
reprouvez.
Il
s'en
trouve
qui
disent:
De
quoy
nostre
mort
proufitera-elle?
plustost
elle
tournera
en
scandale.
Comme
si
Dieu
leur
avoit
laisse
le
chois
de
mourir
quand
bon
leur
semblera,
et
quand
ils
voiront
le
temps
opportun.
Au
contraire,
[f.
34]
nous
approuvons
nostre
obeissance,
luy
laissant
en
sa
main
le
proufit
qui
doibt
revenir
de
nostre
mort.
Parquoy,
en
premier
lieu,
il
fault
que
l'homme
Chrestien,
quelque
part
qu'il
soit,
nonobstant
les
dangers
ou
menaces,
advise
de
cheminer
en
simplicite,
comme
Dieu
luy
commande.
Qu'il
se
garde
tant
qu'il
pourra
de
la
rage
des
loups:
mais
que
ce
ne
soit
point
avec
une
astuce
charnelle.
Sur
tout,
qu'il
remette
sa
vie
entre
les
mains
de
Dieu.
A-il
fait
cela?
S'il
advient
qu'il
tombe
entre
les
mains
des
ennemis,
qu'il
pense
que
Dieu,
l'ayant
la
amene,
le
veult
avoir
pour
l'un
des
tesmoings
de
son
Fils,
et
pourtant,
qu'il
n'y
a
moyen
de
reculer,
sinon
en
faulsant
la
foy
a
celuy
auquel
nous
avons
promis
tout
debvoir
a
vivre
et
a
mourir,
et
auquel
nous
sommes
et
appartenons,
encores
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