54:404
nous
ne
parvenions
au
fruict
et
a
la
iouissance
des
choses
qu'il
nous
promet
auiourd'huy,
et
que
nous
esperons.
Et
cependant,
que
nous
glorifions
nostre
Dieu
en
ce
qu'il
nous
a
fait
plus
de
bien
qu'aux
peres
sous
la
Loy:
puis
qu'il
nous
a
preferez
a
eux:
en
ce
qu'il
nous
a
donne
plus
ample
declaration
de
sa
volonte
et
des
promesses
de
nostre
salut,
que
nous
venions
a
luy
d'un
tant
meilleur
courage,
et
que
nous
y
adherions
d'une
affection
plus
ardente,
iusqu'a
ce
qu'il
nous
retire
en
son
Royaume
celeste,
ou
nous
verrons
en
pleine
perfection
les
choses
que
nous
contemplons
maintenant
par
foy.
Or
nous-nous
prosternerons
devant
la
face
de
nostre
bon
Dieu,
etc.
TROISIEME
SERMON.
Chap.
I,
v.
1.5.
Il
n'y
a
plus
de
ceste
salutation
de
sainct
Paul
autre
chose
a
exposer,
sinon
qu'il
appelle
Tite
son
vray
fils
selon
la
foy
commune
:
et
puis
il
demande
a
Dieu
qu'il
luy
face
grace
et
misericorde,
et
luy
donne
paix.
Or
il
est
vray
qu'il
nous
est
defendu
d'avoir
nul
pere
en
ce
monde:
mais
cela
s'entend
que
nous
ne
devons
point
nous
arrester
a
la
creature
pour
despouiller
Dieu
de
son
honneur:
car
il
faut
que
tout
parentage
se
rapporte
la,
comme
aussi
il
en
procede.
Mesme
cele
n'est
pas
seulement
selon
l'esprit,
mais
en
tout
et
par
tout
il
faut
que
Dieu
soit
recognu
et
honore
pour
Pere
unique.
Il
est
vray
que
l'Apostre
en
l'Epistre
aux
Hebrieux
declare
qu'il
est
Pere
de
nos
ames,
et
fait
comparaison
de
luy
avec
les
peres
charnels:
mais
tant
y
a
que
selon
nos
corps
il
faut
bien
aussi
que
Dieu
soit
nostre
Pere.
Car
combien
que
nous
soyons
engendrez
par
nos
peres
terriens
selon
nature,
si
est-ce
que
Dieu
nous
a
formez
et
creez.
Et
c'est
un
miracle
qui
merite
bien
d'estre
renomme
que
celuy-la,
quand
Dieu
cree
une
telle
creature
qu'est
l'homme,
de
ce
qu'il
luy
donne
une
telle
forme.
La
donc
Dieu
desploye
une
belle
sagesse,
voire
et
telle
que
nos
corps
sont
des
miroirs
ausquels
nous
devons
contempler
son
ouvrage.
Et
ainsi
(comme
i'ay
desia
touche)
Dieu
sera
Pere
des
corps
aussi
bien
comme
des
ames,
mais
sur
tout
il
veut
estre
nostre
Pere
spirituel.
Au
reste,
cela
n'empesche
point
que
ceux
qui
nous
engendrent
par
la
parole
de
Dieu,
ne
soyent
aussi
estimez
peres
sous
luy
en
degre
inferieur.
Voila
donc
Dieu
qui
demeure
tousiours
en
sa
principaute
souveraine,
et
n'ha
point
de
compagnon:
car
il
n'y
a
homme
mortel
qui
se
puisse
egaler
a
luy:
mais
d'autant
qu'il
luy
plaist
user
des
hommes
mortels,
et
les
faire
instrumens
pour
nous
engendrer
en
la
vie
celeste,
voire
de
ceste
semence
incorruptible
(comme
sainct
Pierre
la
nomme),
c'est
ascavoir
la
doctrine
de
l'Evangile,
ceux
qui
sont
constituez
pour
prescher
sa
parole,
sont
nos
peres.
Sainct
Paul
donc
n'a
point
ici
usurpe
ce
qui
estoit
propre
a
Dieu,
mais
il
s'est
nomme
pere
de
Tito,
d'autant
qu'il
l'avoit
engendre
en
la
foy
Chrestienne.
Or
tant
s'en
faut
que
cela
obscurcisse
l'honneur
et
la
dignite
de
Dieu,
que
plustost
c'en
est
une
approbation.
Car
si
les
hommes
qui
nous
apportent
la
doctrine
de
salut
pour
nos
ames,
sont
nos
Peres,
que
sera-ce
de
celuy
qui
nous
l'envoye,
et
qui
est
le
vray
autheur,
et
qui
fait
servir
le
labeur
des
hommes
comme
bon
luy
semble?
Quand
il
donne
la
faculte
et
le
moyen,
qu'il
donne
la
vertu
a.
la
doctrine
afin
qu'elle
nous
profite,
quand
(di-ie)
Dieu
besongne
en
telle
sorte,
que
c'est
luy
qui
commence
et
qui
parfait
le
tout,
la
gloire
ne
luy
en
doit-elle
point
estre
rendue?
Comme
quand
il
est
dit
que
les
ministres
de
la
parole
pardonnent
les
pechez,
qu'ils
deslient
les
ames,
ce
n'est
pas
que
Dieu
leur
ait
resigne
son
office,
et
qu'il
s'en
soit
desvestu:
mais
quand
il
leur
a
commis
sa
parole,
il
leur
a
aussi
declare
a
quelle
fin
elle
doit
estre
preschee,
et
quel
est
cest
office:
car
ceux
qui
recoyvent
les
promesses
que
nous
offrons
au
nom
de
Dieu,
doyvent
estre
certifiez
que
tout
ce
que
nous
avons
presche
est
advoue
au
royaume
des
cieux:
car
nous
les
avons
renvoyez
a
Dieu
qui
nous
a
commis
a
cela.
Ainsi
donc
ceux
qui
ont
charge
d'anoncer
l'Evangile,
deslient
|