8:402
devant
nous,
qui
estoyent-ils?
Il
est
vray,
quand
nous
n'aurions
que
la
pure
doctrine,
que
toutes
excuses
lesquelles
nous
scaurions
amener,
seroyent
frivoles:
mais
ayans
tant
d'exemples
qui
nous
[f.
31]
doibvent
servir
de
plus
grande
approbation,
tant
plus
sommes-nous
a
condamner.
Or
yci
il
y
a
deux
poincts
a
considerer:
le
premier
est
que
tout
le
corps
de
l'Eglise
en
general
a
este
tousiours
subiect
et
sera
iusques
en
la
fin
a
estre
afflige
par
les
meschans,
comme
il
est
dict
au
Pseaulme
(129,
1):
Des
ma
ieunesse
ils
m'ont
tourmentee,
et
ont
tire
la
charrue
sur
moy
depuis
un
bout
iusques
a
l'autre.
Le
sainct
Esprit
introduit
la
l'Eglise
ancienne
parlant,
a
fin
que
nous,
apres
avoir
cogneu
les
afflictions
d'icelle,
ne
trouvions
point
nouveau
ni
fascheux
que
le
semblable
nous
soit
faict
auiourd'huy.
Sainct
Paul
aussi
(Rom.
8,
36),
amenant
ce
passage
de
l'autre
Pseaulme
(44,
23),
ou
il
est
dict:
Nous
avons
este
comme
moutons
qu'on
mene
a
la
boucherie,
monstre
que
cela
n'a
point
este
pour
un
aage
seulement,
mais
que
c'est
l'ordinaire
de
l'Eglise,
et
sera.
Ainsi
voyant
l'Eglise
de
Dieu
estre
auiourd'huy
foulee
par
l'orgueil
des
mondains,
que
l'un
abbaye
apres,
l'autre
la
mord,
qu'on
la
tormente,
qu'on
machine
contre
elle,
que
sans
cesse
elle
est
assaillie
de
chiens
enragez
et
de
bestes
sauvages,
qu'il
nous
souvienne
que
cela
s'est
faict
de
toute
anciennete.
Vray
est
que
Dieu
luy
donne
bien
par
fois
quelques
treves
et
relasches,
et
c'est
ce
qui
est
dict
au
Pseaulme
ci-dessus
allegue:
II
coupe
les
cordeaux
des
iniques:
et
en
l'autre
passage,
qu'il
rompt
leur
baston,
de
peur
que
les
bons
ne
se
desbauchent
estans
par
trop
pressez.
Mais
tant
y
a
que
tousiours
il
a
voulu
que
son
Eglise
fast
en
ce
monde
pour
batailler,
lui
ayant
reserve
son
repos
la-hault
aux
cieulx.
Cependant
si
est-ce
que
l'issue
de
ses
afflictions
a
este
tousiours
heureuse;
et
pour
le
moins
Dieu
a
faict
que,
estant
pressee
de
beaucoup
de
maulx,
elle
n'a
iamais
este
accablee
du
tout,
comme
il
est
dict
(Pseaulme
7,
15)
que
les
meschans,
avec
tous
leurs
effors,
ne
sont
pas
venus
a
bout
de
ce
qu'ils
pensoyent.
Sainct
Paul
se
glorifie
du
semblable,
pour
monstrer
que
c'est
une
grace
de
Dieu
perpetuelle.
Nous
endurons,
dit-il
(1.
Cor.
4,
ll),
tribulations,
mais
nous
n'en
sommes
point
angoissez:
nous
sommes
appovris,
mais
nous
ne
sommes
point
destituez
:
nous
sommes
persecutez,
mais
nous
ne
sommes
point
abandonnez:
nous
sommes
abbatus,
mais
nous
ne
perissons
point;
portans
partout
en
nostre
corps
la
mortification
du
Seigneur
Iesus,
a
fin*
que
sa
vie
soit
manifestee
en
nos
corps
mortels.
Telle
issue,
comme
nous
voyons
que
Dieu
l'a
donnee
de
tous
temps
aux
persecutions
de
son
Eglise,
nous
[f.
32]
doibt
bien
donner
courage;
scachans
que
nos
peres,
qui
estoyent
hommes
fragiles
ainsi
que
nous,
ont
26
|