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I
I
DE
SOUFFRIR
PERSECUTION.
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tout
ce
qui
est
maintenant
confus
sera
reforme.
Si
le
terme
nous
semble
long,
courons
au
remede,
et
ne
nous
flattons
point
en
nostre
vice;
car
il
est
certain
que
nous
n'avons
nulle
foy
si
nous
n'estendons
la
veue
de
nos
ames
iusques
a
la
venue
de
Iesus
Christ.
Or
Dieu,
pour
ne
laisser
nul
moyen
derriere
qui
soit
propre
a
nous
poulser,
nous
propose
les
promesses
d'un
coste,
et
les
menaces
de
l'autre.
Sentons-nous
que
les
promesses
n'ayent
point
assez
de
vertu
en
nous?
conioingnons
les
menaces
pour
les
fortifier.
Vray
est
qu'il
fault
bien
que
nous
soyons
pervers
[f.
30]
tant
et
plus,
de
n'adiouster
point
plus
de
foy
que
nous
faisons
aux
promesses
de
Dieu,
quand
le
Seigneur
Iesus
dit
(Matth.
10,
32)
qu'il
nous
advouera
pour
siens
devant
son
Pere,
moyennant
que
nous
le
confessions
devant
les
hommes.
Qu'est-ce
qui
nous
doibt
empescher
que
nous
ne
luy
rendions
la
confession
qu'il
demande?
Quand
les
hommes
auront
faict
tous
leurs
effors,
ils
ne
peuvent
pis
que
de
nous
meurtrir.
Et
que
nous
sera
la
vie
celeste
au
pris?
Ie
n'amasse
pas
yci
toutes
les
promesses
contenues
en
l'Escripture,
qui
tendent
en
une
mesme
fin:
tant
y
a
(d'autant
qu'elles
sont
souvent
reiterees),
que
nous
y
debvrions
estre
tout
conficts.
Et
quand
ce
vient
aux
coups
ruer,
si
trois
ou
quatre
ne
nous
sont
assez,
une
centaine,
tout
au
pis
aller,
debvroit
bien
vaincre
toutes
tentations
contraires.
Mais
si
Dieu
ne
nous
peut
attirer
a
soy
par
doulceur,
ne
fault-il
pas
que
nous
soyons
plus
qu'hebetez,
quand
les
menaces
n'y
font
non
plus?
Iesus
Christ
adiourne
devant
Dieu,
son
Pere,
tous
ceulx
qui
auront,
par
crainte
de
la
mort
corporelle,
renie
la
verite,
et
dit
que
corps
et
ame
seront
mis
a
perdition
(Luc.
9,
26).
Et
en
un
autre
passage,
il
dit
qu'il
renoncera
la
tous
ceuix
qui
l'auront
renie
devant
les
hommes
(Matth.
10,
33).
Sinon
que
nous
soyons
par
trop
despourveus
de
sens,
ces
mots
nous
doibvent
bien
faire
dresser
les
cheveulx
en
la
teste.
Quoy
qu'il
en
soit,
quand
nous
n'en
serons
point
esmeus
comme
il
appartient,
il
ne
nous
reste
sinon
une
horrible
confusion:
car
en
ce
que
toutes
les
parolles
de
Iesus
Christ
nous
proufitent
si
peu,
nous
sommes
convaincus
d'une
trop
grande
infidelite.
Nous
aurons
beau
alleguer
qu'il
y
a
pitie
en
nous,
d'autant
que
nostre
nature
est
si
fragile:
car
il
est
dict
au
contraire
(Hebr.
ll,
24),
que
Moyse
ayant
regarde
Dieu
par
foy,
a
este
endurci
pour
ne
fleschir
soubs
aucune
tentation.
Parquoy,
quand
nous
sommes
ainsi
mois
et
aisez
a
ployer,
voire
qu'il
n'y
a
ne
zele,
ne
constance,
c'est
signe
que
nous
ne
scavons
que
c'est
de
Dieu
ne
de
son
royaume.
Quand
on
nous
remonstre
que
nous
debvons
estre
conioincts
a
nostre
chef,
il
nous
semble
que
nous
avons
une
belle
couleur
de
nous
en
exempter,
en
disant
que
nous
sommes
hommes.
Mais
ceulx
qui
ont
marche
Calvini
opera.
Vol
VIII.
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