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vigueur
des
hommes?
Il
n'y
a
qu'un
souffle.
Et
puis,
que
nostre
vie
soit
tant
longue
qu'on
voudra:
encores
n'est-ce
qu'un
petit
passage.
Ce
sont
donc
des
annees
de
petit
nombre,
quant
au
cours
de
la
vie
humaine:
toute
la
vigueur
que
nous
y
avons,
n'est
qu'une
chose
tant
fade
que
cela
s'escoule.
Puis
qu'ainsi
est,
apprenons
de
ne
nous
point
ici
endormir,
cognoissans
que
Dieu
nous
monstre
combien
nous
sommes
fragiles
au
monde,
qu'il
nous
donne
occasion
de
penser
a
lui,
et
de
cercher
la
vie
celeste,
et
de
ne
nous
point
tormenter
outre
mesure,
quand
nous
voyons
que
nostre
vie
s'en
va
en
decadence,
que
petit
a
petit
elle
defaut.
Que
donc
nous
ne
soyons
point
faschez
de
cela.
Et
pourquoy?
Dieu
si
tost
qu'il
nous
met
au
monde,
nous
declare
qu'il
n'y
a
que
pour
y
passer
viste,
et
comme
pour
y
faire
un
tour.
Faut-il
donc
que
nous
soyons
ici
appuyez,
comme
s'il
sembloit
que
nostre
vie
fust
si
robuste,
et
qu'il
n'y
eust
que
redire?
C'est
ce
que
nous
avons
encores
a
retenir
en
ce
passage.
Il
y
a
a
noter
aussi
sous
le
mot
de
Sepulchres,
que
nous
sommes
non
seulement
assiegez
d'une
espece
de
mort,
mais
de
plusieurs.
Nous
avons
une
vie
seule,
ouy
qui
est
bien
caduque,
elle
consiste
en
un
souffle
qui
n'est
rien.
Or
maintenant
si
nous
regardons
de
pres
a
nous,
il
y
a
une
centaine
de
morts
qui
nous
environnent.
Et
voila
pourquoy
Iob
a
use
du
nombre
pluriel
en
parlant
de
Sepulchres.
C'estoit
bien
assez
de
dire,
Le
sepulchre
m'est
appreste,
ou,
ie
ne
le
puis
fuir:
mais
il
dit,
Sepulchres
pour
moy.
Et
faut-il
plus
d'une
fosse
a
un
homme?
Nenni.
Mais
Iob
signifie
que
quand
il
auroit
peu
sortir
d'une
mort,
il
y
en
a
une
seconde
qui
l'attend,
une
troisieme,
bref,
qu'il
faut
qu'il
perisse,
encores
qu'il
ait
surmonte
beaucoup
de
dangers.
Vray
est
que
nous
ne
venons
pas
tous
en
telles
extremitez
que
Iob:
mais
si
est-ce
qu'il
n'y
a
celui
qui
ne
se
trouve
en
tel
estat,
c'est
assavoir,
que
nous
n'avons
qu'une
vie
entre
beaucoup
de
morts
qui
nous
sont
apprestees
Que
faut-il
donc?
Que
nous
apprenions
d'invoquer
Dieu,
et
lui
remettre
nostre
esprit
entre
ses
mains,
afin
que
nous
soyons
asseurez.
Quand
donc
il
plaira
a
Dieu
d'estre
gardien
de
nostre
vie,
marchons
nostre
train,
sans
estre
en
trop
grand
souci.
Et
au
reste,
quand
il
y
aura
mille
morts
pour
nous
abysmer,
Dieu
est
assez
puissant
pour
nous
en
retirer,
comme
il
est
dit
au
Pseaume
(68,
21),
Que
c'est
a
lui,
a
qui
appartiennent
les
issues
de
mort,
c'est
a,
dire,
qu'il
a
les
moyens
de
nous
en
affranchir,
voire
combien
qu'ils
nous
soyent
incomprehensibles.
Cependant
neantmoins
que
nous
soyons
advertis
de
tousiours
nous
apprester
pour
sortir
du
monde,
que
nous
ne
soyons
point
trop
adonnez
a
estre
ici
bas:
car
qu'y
gaignerons-nous?
Ainsi
donc
que
nous
ayons
tousiours
un
pie
leve,
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