33:40
cores
nous
avons
a
noter,
que
Iob
a
bien
regarde,
et
cognu
ce
que
l'experience
nous
monstre,
qu'en
tous
banquets
il
y
a
tousiours
quelque
desordre,
la
ou
Dieu
ne
sera
point
honore
comme
il
doit.
Premierement,
si
on
s'assemble,
il
y
aura
de
la
superfluite
quelques
fois
aux
viandes,
et
ceux
qui
seront
assemblez
par
compagnie
mangeront
et
boiront
outre
leur
portion
ordinaire.
Et
bien,
on
ne
pense
point
a
tous
ces
exces-la,
et
les
plus
saincts
gens
craignans
Dieu
y
sont
surprins.
Vray
est
qu'ils
ne
seront
point
gourmans
pour
se
farcir
le
ventre,
et
pour
se
saouler
comme
des
pourceaux,
tant
moins
encores
seront-ils
yvrongnes
pour
avoir
leur
esprit
abruti:
non,
mais
tant
y
a
qu'ils
peuvent
bien
exceder
mesure.
Et
pourquoy?
Nous
voyons
que
sans
y
penser
on
s'escoule
en
cela.
Ainsi
donc
voila
desia
un
mal
qui
se
fait
en
ces
banquets,
encores
qu'ils
soyent
instituez
pour
bonne
cause,
et
que
l'intention
de
celui
qui
convie
ses
amis,
et
de
ceux
qui
y
viennent
pour
lui
tenir
compagnie,
soit
bonne:
car
a
grand
peine
se
passera-on
qu'il
n'y
ait
quelque
faute,
de
laquelle
mesmes
on
ne
s'appercoit
point.
Et
puis
quand
on
est
la,
combien
y
a-il
de
propos
frivoles
qui
se
tienent?
La
ou
on
devroit
manger
comme
en
la
presence
de
Dieu,
et
se
resiouri
comme
avec
ses
Anges,
il
y
aura
des
vanitez
beaucoup,
qui
transporteront
les
hommes
tellement,
qu'il
semble
a
beaucoup,
qu'ils
ne
font
point
bonne
chere,
sinon
qu'ils
s'esgayent
ie
ne
say
comment:
ie
di
mesmes
des
bons.
Il
y
a
encores
d'autres
mauvaises
queues:
et
selon
qu'on
y
pensera
de
pres,
nous
verrons
que
Dieu
y
est
offense,
en
plusieurs
sortes.
Ainsi
donc
notons
bien,
que
Iob
n'a
point
este
sans
cause
en
perplexite,
et
en
doute
si
ses
enfans
avoient
peche
contre
Dieu,
veu
qu'ils
faisoient
ainsi
des
banquets,
encores
(comme
i'ay
dit)
qu'ils
fussent
des
gens
fideles.
Or
si
ainsi
est,
que
la
ou
les
banquets
sont
reglez
le
mieux
qu'il
est
possible,
encores
y
a-il
de
la
faute
que
Dieu
condamne:
que
sera-ce
de
ceux
qui
chassent
Dieu
de
leur
compagnie,
et
de
leur
table,
comme
ordinairement
on
en
usera?
Car
s'il
est
question
de
faire
banquets,
par
ou
commence-on?
Est-ce
par
invoquer
le
nom
de
Dieu?
O
il
sembleroit
que
ce
fust
matiere
de
melancolie:
il
faut
donc
que
le
nom
de
Dieu
soit
enseveli.
Est-on
bien
saoul?
de
rendre
graces,
il
n'en
est
point
de
nouvelle.
Car
il
faut
qu'il
leur
souviene
de
la
bonne
chere
qu'ils
ont
faite,
c'est
a
dire
qu'ils
soyent
pourceaux.
Car
si
on
pense
a
Dieu,
il
semble
que
toute
leur
ioye
qu'ils
ont
prinse
en
banquetant,
soit
changee
en
dueil,
et
puis
tout
y
sera
desborde,
tellement
que
il
ne
sera
question
que
de
tenir
propos
vilains
et
dissolus,
ou
bien
propos
de
trahisons
et
malices,
qu'il
ne
sera
nouvelle,
sinon
de
deschirer
son
prochain,
qu'on
ma-
|