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de
son
pere,
que
quand
son
pere
aquestoit
trop,
et
il
ne
nous
laissera
rien
(disoit
il)
qu'il
luy
sembloit
que
iamais
n'y
viendroit
a
temps.
Or
voici
l'ange
qui
dit
qu'il
s'eslevera
et
fera
selon
sa
volonte,
et
dominera
d'une
merveilleuse
seigneurie,
car
iamais
il
n'y
avoit
eu
une
monarchie
semblable.
Or
cela
fait
il
dit:
II
faudra
que
son
royaume
soit
dissipe
par
les
quatre
vents
du
monde.
Voici
un
changement
encores
plus
admirable
que
n'est
le
premier,
quand
au
royaume
de
Perse,
ii
est
vray
que
quand
tout
cela
est
subiugue
par
si
petit
nombre
de
gents,
a
scavoir
trente
mille
hommes,
qui
n'estoit
rien
au
pris
de
la
grande
multitude
qui
estoit
a
l'encontre,
que
cela
est
avenu,
sans
que
iamais
on
l'eust
attendu,
mais
quand
on
voit
Alexandre
le
grand
qui
est
esleve
comme
par
dessus
nues
que
pourroit
on
dire,
sinon
que
voila
une
monarchie
permanente
qui
n'aura
iamais
fin,
car
il
falloit
que
tous
trembiassent
sous
luy,
il
avoit
une
maieste
en
soy
si
grande,
qu'il
vouloit
qu'on
estimast
qu'il
fust
Dieu,
et
se
faisoit
adorer,
qu'il
ne
se
contentoit
plus
d'estre
roy
craint
et
redoute
comme
prince
de
tout
le
monde,
mais
il
renoncoit
a
son
pere
et
a
tout
son
lignage,
et
vouloit
faire
accroire
qu'il
estoit
descendu
des
nuees,
qu'on
ne
luy
trouvoit
plus
de
parentage
au
monde,,
sur
cela
il
se
faisoit
adorer,
il
se
faisoit
faire
des
sacrifices
et
des
oblations,
et
mesmes
il
se
desguisoit
en
ses
habits,
il
prenoit
quelquesfois
des
armes,
pour
dire
qu'il
estoit
fils
de
Iupiter.
Voila
donc
un
orgueil
si
excessif
en
cette
creature
qu'on
ne
scauroit
que
dire,
sinon
que
les
yeux
estoient
esblouis
de
sa
grandeur,
qu'il
falloit
que
tout
le
monde
en
fust
ravi
en
admiration.
Ainsi
iamais
on
n'eust
attendu
que
cette
monarchie
deust
estre
abatue,
mesmes
il
estoit
encores
en
la
fleur
de
son
eage
quand
il
mourut:
s'il
eust
este
homme
vieil
et
caduque,
on
eust
peu
dire,
et
bien?
il
est
vray
qu'il
ha
fait
de
grandes
conquestes,
mais
quoy?
il
ne
devoit
pas
a
iamais
demourer
au
monde,
il
estoit
temps
qu'il
s'en
allast,
mais
il
ha
seulement
trente
trois
ans^
et
puis
c'estoit
un
homme
tellement
addonne
au
travail
qu'il
pouvoit
tout
porter
et
souffrir,
il
ha
endure
des
coups
terribles,
car
il
ne
hazardoit
point
ses
gents,
mais
c'estoit
le
plus
hardi
de
toute
la
trouppe,
tellement
qu'il
ne
tenoit
point
a
luy
qu'il
ne
se
iettast
a
tous
les
coups
a
la
mort.
Et
ainsi
par
cela
il
monstroit
de
quelle
nature
et
condition
il
estoit,
a
scavoir
robuste
et
fort,
qu'il
estoit
comme
une
beste
sauvage
(par
maniere
de
dire)
et
combien
qu'il
feist
des
banquets
extraordinaires,
et
excessif
en
beuvant
et
en
gourmandant,
si
est
ce
qu'il
surmontoit
tout.
On
eust
donc
dit
que
cest
homme
la
devoit
encores
vivre
cinquante
ou
soixante
ans,
d'autre
coste
il
commencoit
aussi
d'avoir
lignee,
ii
avoit
son
frere
comme
il
sera
dit
tantost,
il
avoit
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