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mais
que
nous
sommes
conformez
a
son
image,
comme
sainct
Paul
en
parle
au
huitieme
chapitre
des
Romains:
que
Dieu
a
ordonne
tous
ceulx
qu'il
a
adoptez
pour
ses
enfans,
pour
estre
faicts
conformes
a
celuy
qui
est
le
patron
et
le
chef
de
tous
(Rom.
8,
29).
Sommes-nous
si
delicas
de
ne
vouloir
rien
endurer?
Il
nous
fault
renoncer
a
la
grace
de
Dieu,
par
laquelle
il
nous
a
appellez
a
l'esperance
de
salut.
Car
ce
sont
deux
choses
qui
ne
se
peuvent
separer,
d'estre
membre
de
Iesus
Christ,
et
d'estre
exerce
en
beaucoup
d'afflictions.
Certes,
nous
debvrions
bien
plus
priser
une
telle
conformite
avecques
le
Fils
de
Dieu,
que
nous
ne
faisons
pas.
Vray
est
que
selon
le
monde
c'est
vitupere
de
souffrir
pour
l'Evangile:
mais
puis
que
nous
scavons
que
les
infideles
sont
aveugles,
ne
debvons
nous
point
avoir
de
meilleurs
yeulx
qu'eulx?
C'est
ignominie
d'estre
afflige
par
ceulx
qui
occupent
le
siege
de
iustice.
Mais
sainct
Paul
nous
monstre
par
son
exemple
que
nous
avons
a
nous
glorifier
aux
fletrisseures
de
Iesus
Christ,
comme
aux
marques
esquelles
Dieu
nous
recognoist
et
advoue
pour
siens.
Et
nous
scavons
ce
que
recite
sainct
Luc
(Act.
5,
41)
de
Pierre
et
de
Iehan,
ascavoir,
qu'ils
se
sont
resiouis
de
ce
qu'ils
avoyent
este
reputez
dignes
de
souffrir
infamie
et
opprobre
pour
le
nom
du
Seigneur
Iesus.
Voyla
deux
choses
contraires,
ignominie
et
dignite,
voire
d'autant
que
le
monde,
estant
insense,
iuge
contre
toute
raison,
et
par
ce
moyen
convertit
la
gloire
de
Dieu
a
deshonneur.
Or,
de
nostre
part,
ne
refusons
point
d'estre
vilipendez
quant
au
monde,
pour
.estre
honorez
devant
Dieu
et
ses
Anges.
Nous
voyons
quelle
peine
les
ambitieux
prennent
a
obtenir
l'ordre
d'un
Roy,
et
quels
triomphes
ils
en
font.
Le
Fils
de
Dieu
nous
presente
son
ordre,
et
chascun
[f.
27]
recule.
Ie
vous
prie,
en
ce
faisant,
sommes-nous
dignes
d'avoir
rien
de
commun
avecques
luy?
Nostre
sensualite
ne
peut
yci
mordre;
mais
tant
y
a
que
ce
sont
les
vrayes
armoiries
de
la
noblesse
des
cieulx.
Prisons,
bannissemens,
mauldissons,
n'emportent,
a
la
fantasie
des
hommes,
que
tout
vitupere.
Mais
qui
nous
empesche
k
regarder
ce
que
Dieu
en
iuge
et
prononce,
sinon
nostre
infidelite?
Parquoy,
que
le
nom
du
Fils
de
Dieu
ait
telle
importance
envers
nous
comme
il
merite,
a
fin
que
nous
apprenions
de
prendre
a
honneur
qu'il
nous
imprime
ses
marques,
autrement
nostre
ingratitude
est
insupportable.
Si
Dieu
nous
pourchasse
selon
nos
demerites,
n'ha-il
pas
iuste
raison
de
nous
chastier
iournellement
en
mille
sortes?
Qui
plus
est,
cent
mille
morts
ne
suffiroyent
point
a
une
petite
portion
de
nos
mesfaicts.
Or
par
sa
bonte
infinie,
il
met
soubs
le
pied
toutes
nos
faultes
et
les
abolit,
et
au
lieu
de
nous
punir
selon
que
nous
l'avons
deservi,
il
trouve
un
moyen
admirable
pour
faire
que
les
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