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vos
affaires,
on
vous
ostera
le
sceptre
du
poing,
et
perdres
tout
vostre
credit.
O!
qu'on
tue,
qu'on
meurtrisse,
il
ne
sera
question
que
de
se
maintenir.
Nous
verrons
ce
qu'en
advient
tous
les
iours,
que
des
princes
feront
des
violences
et
des
cruautes,
les
plus
enormes
qu'on
scauroit
dire,
que
le
sang
sera
espandu
par
tout.
Ils
ne
craindront
point
de
meurtrir,
de
brusler,
ni
de
saccager,
pour
maintenir
leur
grandeur,
ou
bien
pour
s'eslever
encores
plus
haut
qu'ils
ne
font.
Voila
donc
comme
l'ambition
transporte
les
princes,
tellement
qu'ils
n'ont
plus
de
modestie,
ni
d'humanite,
non
plus
que
des
bestes
sauvages.
Or
toutesfois
nous
voions
ici
Darius
combien
qu'il
eust
este
pieque
et
irrite,
combien
qu'on
eust
use
de
cette
cautelle
de
luy
dire
que
Daniel
n'avoit
tenu
compte
de
la
loy
qu'il
avoit
faitte,
et
toutesfois
il
demande
de
le
sauver.
Nous
voions
donques
ici
en
Darius
un
bon
exemple
d'un
prince
qui
n'est
point
tellement
adonne
a
son
ambition,
qu'il
ne
retienne
encores
quelque
humanite,
mais
ce
pendant
nous
voions
un
prince,
qui
est
mol
et
effemine,
qu'il
ne
resiste
pas
comme
il
appartient
a
ses
princes
et
gouverneurs.
Car
quand
ils
luy
viennent
dire,
la
loy
des
Perseens
et
des
Medeens
est
telle,
voila
le
pauvre
homme
qui
craint
et
luy
semble
qu'il
pourroit
estre
despouille
de
son
autorite,
qu'il
est
desia
homme
ancien.
Et
puis
il
y
avoit
cette
ialousie,
que
nous
avons
touche
ici
devant,
entre
luy
et
Cyrus
son
gendre,
et
son
neveu.
En
cela
voions
nous,
qu'encores
que
Dieu
ait
mis
quelques
graces,
et
quelque
goust
de
sa
bonte
en
un
homme,
que
cela
s'escoule
tantost,
sinon
qu'il
luy
donne
force
et
vertu
pour
le
faire
perseverer,
il
est
bon
de
noter
cela.
Car
quand
nous
avons
receu
quelque
grace,
il
nous
semble
que
c'est
asses,
mais
l'escriture
saincte
nous
montre,
que
les
dons
de
Dieu
sont
divises,
et
puis
quand
nous
avons
receu
une
grace
de
Dieu,
nous
avons
besoin
de
le
prier,
qu'il
nous
en
donne
une
autre,
a
fin
de
persister
a
ce
qu'il
nous
aura
fait
commencer.
Ainsi
ce
n'est
point
sans
cause,
qu'il
est
dit,
que
l'Esprit
de
Dieu
est
l'Esprit
de
sagesse
et
d'intelligence,
l'Esprit
de
prudence
et
de
discretion,
l'Esprit
de
force
et
de
vertu,
l'Esprit
de
douceur
et
de
mansuetude,
l'Esprit
de
crainte
et
de
connoissance
de
Dieu,
ce
n'est
pas
(di
ie)
sans
cause,
que
tous
ces
titres
la
sont
attribues
a
l'Esprit
de
Dieu.
Et
pourquoy?
c'est
a
fin
que
quand
Dieu
nous
aura
fait
la
grace
de
nous
donner
quelque
bonne
affection,
il
nous
enflambe
de
tant
plus,
car
nostre
zele
se
pourroit
refroidis
sinon
qu'il
l'enflambast,
et
puis
nostre
inclination
naturelle
nous
pousse
tousiours
a
cela,
que
combien
que
Dieu
nous
ait
fait
bien
commencer,
que
tousiours
nous
irons
du
contraire
de
sa
volonte,
sinon
qu'il
nous
tienne
la
bride
pour
nous
faire
perseverer.
Et
de
ce
nous
en
avons
un
beau
miroer
en
la
personne
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