41:397
397
SUR
LE
VI.
CHAP.
DE
DANIEL.
398
empesches
de
servir
a
Dieu.
Qu
e
si
on
nous
impose
des
lois
encores
qu'elles
soient
iniustes,
encor
nous
les
faut
il
porter,
mais
si
elles
deroguent
a
l'obeissance
de
Dieu,
que
son
service
en
soit
diminue,
ne
craignons
point
de
les
transgresser,
ne
de
courroucer
les
hommes.
Car
combien
qu'ils
soient
Princes,
nous
ne
leur
ferons
point
d'iniure,
quand
nous
servirons
plustost
a
Dieu
qu'a
eux,
car
il
faut
que
cette
sentence
ait
lieu
entre
nous,
qu'il
faut
plustost
obeir
a
Dieu
qu'aux
hommes.
Comme
nous
verrons
de
la
protestation
que
fait
Daniel,
qu'il
ha
chemine
en
toute
iustice
devant
Dieu,
et
et
puis
apres
le
Roy
n'a
point
trouve
de
faute
en
luy.
Comme
s'il
disoit,
qu'apres*
qu'il
a
rendu
a
Dieu
l'honneur
qu'il
luy
appartient,
qu'il
s'est
aussi
acquite
de
son
devoir
envers
le
Roy.
Ie
vous
prie
si
on
nous
commande
de
paillardes
et
de
desrober,
de
meurtrir,
prendrons
nous
tout
cela
pour
une
loy?
nenni.
Nous
dirons
que
ce
sont
bestes
insensees,
qui
nous
voudroient
ietter
en
enfer,
qui
voudroient
abolir
toutes
loix,
toutes
polices.
Or
celuy
qui
commande
qu'on
offence
Dieu,
il
commande
ce
qui
vaut
pis
que
tout
larrecin.
Et
pourquoy
les
larcins
qui
se
commettent
aux
biens
de
ce
monde,
qui
sont
corruptibles,
sont
ils
si
meschans,
que
quand
on
ravist
a
Dieu
l'honneur
qui
luy
appartient.
Voila
donc
des
choses
plus
execrables,
que
des
larrecins.
Apres
si
on
nous
commande
d'idolatrer,
n'est
ce
pas
polluer
nos
corps
et
nos
ames,
en
une
pollution
qui
est
beaucoup
plus
detestable
devant
Dieu,
que
toutes
les
paillardises
de
ce
monde?
Et
ainsi
tiendrons
nous
cela
pour
loy?
nenni
non,
qu'ils
nous
souvienne
donques
de
ce
qui
est
dit,
qu'il
faut
que
les
enfans
obeissent
a
leurs
peres,
et
a
leurs
meres,
et
les
serviteurs
a
leurs
maistres,
et
les
subies
a
leurs
superieurs.
Voire
mais
selon
Dieu,
il
faut
que
cette
bride
soit
mise
par
dessus,
c'est
a
scavoir
que
nous
ne
soions
point
distraits
ne
destournes
de
l'obeissance,
ni
de
la
subiection
que
nous
devons
au
Roy
souverain,
qui
domine
par
dessus
tous
les
princes
de
ce
monde,
sachant
que
les
roiaumes
ne
sont
rien
sinon
entant
qu'ils
sont
constitues
de
Dieu.
Quelle
autorite
merite
un
Roy,
sinon
entant
que
Dieu
luy
donne?
et
s'il
s'esleve
contre
Dieu,
faut
il
qu'on
luy
obeisse?
il
est
bien
certain
que
non.
Voila
doncques
quant
a
ce
poinct,
ou
il
est
parle
ici,
que
Daniel
n'avoit
tenu
compte
du
Roy,
ce
qui
luy
est
impose
faucement.
Or
poursuivons
maintenant,
il
est
dit
que
le
Roy
Darius
demande
de
sauver
Daniel,
et
toutesfois
il
ne
peut
venir
a
bout,
combien
qu'il
eust
este
irrite,
car
nous
scavons
quel
est
l'orgueil
des
princes,
pendant
et
si
tost
qu'on
leur
parle
de
leur
maieste.
Or
il
ni
ha
plus
d'esgard,
les
voila
en
une
rage
et
furie,
si
on
leur
dit,
Sire
regardes
a
vous,
si
vous
n'avises
a
|