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n'estoit
que
fatras
et
ordures,
a
fin
de
pouvoir
condamner
toutes
idolatries
et
superstitions.
En
somme,
leur
theologie
estoit:
II
y
a
un
seul
Dieu
qui
a
cree
tout
le
monde,
et
nous
a
declare
[f.
24]
sa
volonte
par
Moyse,
par
les
Prophetes,
et
finalement
par
Iesus
Christ
et
ses
Apostres:
nous
avons
un
seul
Redempteur
qui
nous
a
acquis
par
son
sang,
et
par
la
grace
duquel
nous
esperons
estre
sauvez.
Toutes
les
idoles
du
monde
sont
mauldictes
et
execrables.
N'ayans
que
cela,
ils
s'en
alloyent
franchement,
ou
au
feu,
ou
a
une
autre
espece
de
mort.
Ce
n'estoit
point
pour
deux
ou
pour
trois,
mais
en
si
grandes
troupes,
que
le
nombre
de
ceulx
qui
sont
passez
par
les
mains
des
tyrans
est
quasi
infini.
Nous
sommes
de
nostre
coste
si
grans
clercs
que
rien
plus
(au
moins
ce
nous
semble):
et
de
faict,
quant
a
l'intelligence
de
l'Escripture,
Dieu
nous
en
a
autant
elargi
que
iamais
il
a
faict
en
nul
aage.
Cependant,
a
grand'
peine
y
a-il
une
seule
goutte
de
zele.
Or
de
nourrir
une
telle
laschete,
il
n'y
a
nul
propos,
si
nous
ne
voulons,
a
nostre
escient,
provoquer
la
vengeance
de
Dieu.
Qu'est-il
donc
de
faire
pour
prendre
bon
courage?
Nous
avons
a
considerer,
en
premier
lieu,
combien
c'est
une
chose
precieuse
devant
Dieu
que
la
confession
de
nostre
foy:
car
nous
cognoissons
mal
combien
Dieu
la
prise,
quand
nostre
vie,
qui
n'est
rien,
nous
est
plus
chere.
En
quoy
nous
monstrons
une
merveilleuse
bestise.
Car
nous
ne
povons
espargner
nostre
vie
en
cest
endroict,
que
nous
ne
confessions
qu'elle
nous
est
en
plus
grande
estime
que
l'honneur
de
Dieu
et
le
salut
de
nos
ames.
Un
Payen
a
bien
sceu
dire
que
c'estoit
une
chose
miserable
de
quicter
les
causes
qu'on
ha
de
vivre
pour
sauver
sa
vie.
Cependant
luy
et
ses
semblables
n'ont
iamais
sceu
a
quelle
fin
les
hommes
estoyent
mis
au
monde,
et
pourquoy
ils
y
vivent.
Vray
est
qu'ils
eussent
bien
sceu
dire
qu'on
doibt
suyvre
vertu,
qu'on
se
doibt
maintenir
honnestement
et
sans
reproche.
Mais
toutes
leurs
vertus
n'estoyent
que
fards
et
fumees.
Nous
scavons
bien
mieulx
a
quoy
nostre
vie
se
doibt
rapporter,
a
scavoir,
que
nous
glorifions
Dieu,
a
fin
qu'il
soit
nostre
gloire.
Sans
cela,
malheur
sur
nous!
et
ne
povons
prolonger
nostre
vie
d'une
seule
minute
de
temps
sur
la
terre,
que
nous
n'amassions
tousiours
tant
plus
de
malediction
sur
nos
testes.
Cependant
nous
n'avons
nulle
vergongne
de
racheter
quelque
peu
de
iours
a
languir
yci
bas,
renonceans
a
ce
Royaume
eternel,
nous
separans
mesmes
de
celuy
par
la
vertu
duquel
nous
sommes
maintenus
en
vie.
Si
on
[f.
25]
demande
aux
plus
idiots,
voire
aux
plus
brutaulx
du
monde,
pourquoy
c'est
qu'ils
vivent,
ils
n'oseront
pas
simplement
dire
que
ce
soit
pour
boire
et
manger
et
dormir:
car
tous
cognoissent
qu'ils
sont
creez
a
une
fin
plus
noble
et
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