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SUR
L'EPITRE
A
TITE.
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si
faut-il
quoy
qu'il
en
soit,
que
nous
soyons
tout
asseurez
de
ce
qui
nous
est
cache,
quand
nous
oyons
que
Dieu
parle,
encores
que
nous
ne
le
concevions
point
de
nostre
sens
naturel.
Et
ainsi
recourons
a
ceste
esperance
dont
parle
ici
sainct
Paul.
Et
combien
que
nous
n'ayons
point
veu
l'heritage
qni
nous
attend,
que
nous
ne
laissions
pas
de
l'aimer,
voire
d'une
affection
ardente,
que
nous
soyons
la
ravis,
que
les
choses
de
ce
monde
nous
soyent
comme
menus
fatras,
scachant
que
non
seulement
elles
nous
destournent
de
marcher
au
salut
que
Dieu
nous
presente,
et
que
ce
sont
des
appasts
pour
nous
aliecher,
et
nous
retenir
ici
bas,
mais
que
c'est
aussi
pour
nous
perdre
et
ruiner
du
tout
quand
nous
sommes
ainsi
enveloppez
au
monde,
et
pour
nous
insecter
d'une
poison
mortelle.
Voila
donc
comme
nous
avons
a
prattiquer
ce
mot,
quand
sainct
Paul
dit
qu'il
est
serviteur
de
Dieu,
voire
selon
l'esperance
de
la
vie
eternelle.
Comme
aussi
il
loue
les
Colossiens,
voire
pour
leur
charite
et
affection
qu'ils
ont
envers
Dieu,
a
cause
de
l'esperance
qui
leur
est
apprestee
au
ciel,
et
monstre
que
les
fideles
prenent
courage
de
servir
a
Dieu,
de
travailler
a
bonnes
oeuvres,
et
de
batailler
contre
toutes
difficultez,
quand
ils
se
proposent
cest
heritage
qui
leur
est
appreste
au
ciel,
et
qu'ils
y
regardent,
et
qu'ils
se
tienent
la.
C'est
ce
qu'il
veut
aussi
dire
en
ce
passage.
Or
d'autant
que
les
hommes
cherchent
tousiours
ce
qui
leur
est
le
plus
prochain,
et
s'ils
ne
cognoissent
une
chose,
ils
ne
peuvent
elever
leurs
esprits
pour
la
contempler,
sainct
Paul
pour
corriger
un
tel
vice,
nous
rameine
a
la
promesse
de
Dieu:
comme
s'il
disoit,
Mes
amis,
il
est
vray
que
quand
on
nous
parle
du
royaume
celeste,
c'est
une
chose
qui
surmonte
tous
nos
sens,
cela
est
trop
haut
et
trop
profond
:
mais
si
ne
faut-il
pas
que
nous
laissions
pourtant
d'y
aspirer.
Et
pourquoy?
Car
nous
avons
un
bon
garent
:
voici
Dieu
(dit-il)
qui
nous
Ta
promis,
voire
Dieu
qui
ne
peut
mentir.
Nous
voyons
comme
ces
choses
s'entretienent,
et
que
nous
sommes
ici
retirez
de
toutes
creatures,
pource
que
nostre
foy
ne
seroit
pas
ferme
si
elle
s'adressoit
aux
hommes,
ou
a
rien
qui
soit
au
monde.
Il
faut
qu'un
tel
renouvellement
nous
soit
certain,
et
que
nous
demeurions
la
fermes,
et
que
nous
y
soyons
du
tout
retenus.
Et
cependant
faisons
a
Dieu
l'honneur
qu'il
merite:
c'est
que
nous
le
separions
du
rang
des
hommes:
comme
mesmes
nous
voyons
que
ce
faux
prophete
Balaam,
qui
s'estoit
loue
et
vendu
pour
mentir,
si
est-ce
qu'encores
est-il
contraint
de
dire
verite,
comme
un
mal-faiteur
a
la
torture:
Dieu,
dit-il,
n'est
point
semblable
aux
hommes.
Et
qui
est-ce
qui
parle
ainsi?
C'est
un
trompeur,
un
meschant
qui
ne
demande
qu'a
pervertir
l'honneur
de
Dieu,
et
le
salut
de
l'Eglise.
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