8:391 391 QUATRE SERMONS. 392 verite en mensonge. Que les docteurs de chambre et de table ne prennent point yci un degre trop hault pour eulx, c'est de gergonner contre le Maistre celeste, auquel il nous convient tous donner audience. Les beaux tiltres ne feront yci rien pour exempter personne, sinon que messieurs les abbez, prieurs, doyens et archidiacres seront contraincts de mener la danse en la condamnation que Dieu fera. Si messieurs les courtisans ont accoustume de contenter les hommes par leur eaue beniste, qu'ils n'attentent pas de faire le semblable a Dieu. Que tous gaudisseurs se deportent de donner leurs coups de bec, et iecter leurs brocars accoustumez, s'ils ne veulent sentir la main forte de celuy a la parolle duquel ils debvoyent trembler. C'est un abus trop lourd de se faire accroire qu'en me prenant a partie, ils n'auront plus Dieu pour iuge. Qu'ils radent mon nom de leurs papiers en ceste matiere, d'autant que ie ne pretens sinon que Dieu soit escoute et obei, et non pas de gouverner [f. 20] les consciences a mon appetit, ni de leur imposer necessite ou loy. Quant aux autres, qui ne reiectent point la parolle de Dieu en telle fierte, et cependant toutesfois sont si infirmes et lasches qu'on ne les peut faire bouger, ie les exhorte qu'ils pensent un peu mieulx a eulx, pour ne se plus flater comme ils ont faict. Qu'ils ouvrent les yeulx et se resveillent pour veoir et sentir leur mal. Ie scay les difficultez esquelles ils sont, et ie ne leur parle pas aussi de servir purement a Dieu entre les idolatres, comme d'une chose facile: mais si la vertu leur default, qu'ils recourent a Dieu, a fin qu'il les fortifie,