54:391 391 SERMON II 392 DEUXIEME SERMON. Chap. I} v. 1.4. Nous avons veu ce matin, que S. Paul a declare quelle est la vraye foj, en disant qu'elle emporte cognoissance de la verite: et la dessus nous avons este advertis qu'il nous faut profiter en l'escole de Dieu, si nous voulons estre reputez pour Chrestiens devant luy. Or cependant notons aussi que ce titre qui est attribue a la parole de Dieu, nous apporte une singuliere consolation. Car nous sommes delivrez de doute et de scrupule, quand nous cognoissons que c'est Dieu qui a parle a nous: car en luy il n'y a que verite certaine et infallible: comme aussi derechef 8. Paul adiouste que c'est luy qui ne peut mentir: monstrant qu'il ne nous faut point aller selon les hommes. Car nous pourrions tousiours nous desfier de ce qui seroit dit: mais ce qui est procede de la bouche de Dieu, est certain, et en doit-on estre plenement resolu. Comme aussi souvent il nous est declare que la parole de Dieu est purgee, qu'il n'y ait escume, ne superfluite, ne rien qui soit. Et pour ceste cause elle est accomparee a l'or et a l'argent qui a passe et aura este bien refondu au feu. Cela est pour nous certifier tellement, que nous pouvons dire que nous ne tenons point des hommes nostre foy, mais que Dieu en est l'autheur : que nous sommes asseurez contre tous combats que Satan nous pourra dresser. Et au reste, il nous est aussi bien signifie que quand nous aurions tout le scavoir du monde, si nous ne cognoissons Dieu et sa parole, qu'il n'y a rien que fumee en nous. Ce n'est pas ici seulement que le S. Esprit parle d'un tel style: c'est ascavoir que la parole de Dieu est la verite, une verite sans queue (comme on dit), mais quand sainct Paul aux Colossiens veut magnifier l'Evangile, Vous avez (dit-il) cognu la verite: c'est a dire la parole de vie qui vous a este preschee. L'Esprit vous menera en toute verite, dit nostre Seigneur Iesus Christ. Et puis s'addressant a Dieu son Pere, Pere celeste, ta parole est verite. Apprenons donc que Dieu en toutes sortes nous a voulu arrester a luy, non seulement afin que nous luy portions l'honneur qu'il merite, et que nous luy attribuyons l'authorite qu'il demande, mais que nous soyons bien fondez et resolus, que nous n'ayons point une opinion volage, mais que nous puissions dire comme disoit ce peuple mesme a la Samaritaine, Nous l'avons ouy. Voila ce qui doit estre retenu en ce passage. Or cependant il nous monstre a quoy ceste verite pretend: car il la discerne d'avec toutes autres doctrines qui appartieneut a ceste vie transi-