33:39
39
SERMON
II
40
toute
sa
robe.
Voila
deux
similitudes,
qui
sont
pour
monstrer
que
Dieu
aime
paix,
et
amitie
entre
les
hommes,
et
sur
tout
entre
les
freres:
c'est
assavoir
que
c'est
pour
entretenir
le
genre
humain,
tout
ainsi
que
les
champs,
et
les
prez
prennent
nourriture
de
la
rosee
du
ciel,
et
aussi
que
c'est
une
chose
qui
est
de
bonne
odeur
devant
pieu,
que
ce
liii
est
un
sacrifice
bon
et
agreable,
tout
ainsi
que
l'odeur
de
ceste
onction
sacree
qui
fut
mise
sur
la
teste
d'Aaron.
Or
cependant
il
est
la
parle
de
ceux
qui
s'entretiennent
selon
Dieu:
car
les
meschans
pourront
bien
avoir
quelque
affection
d'amour
l'un
a
l'autre,
ils
pourront
bien
se
bander
pour
faire
leurs
complots:
mais
tout
cela
est
maudit,
il
faut
que
l'amitie
viene
de
Dieu,
et
qu'elle
s'y
rapporte.
Et
voila
pourquoi
le
nom
de
fraternite
est
mis,
a
fin
que
nous
soyons
enseignez
de
lever
les
yeux
a
Dieu,
et
y
avoir
nostre
regard,
quand
il
est
question
d'avoir
amour
mutuelle
les
uns
aux
autres.
Cependant
nous
voyons
ici
que
les
choses
qui
sont
les
meilleures
au
monde,
encores
pourront
tirer
quelque
corruption
de
la
malice
des
hommes.
En
cela
nous
voyons
que
c'est
de
nostre
nature,
depuis
qu'Adam
a
peche:
depuis
qu'il
s'est
oublie,
c'est
assavoir
que
lors
le
bien
a
este
converti
en
mal,
voire
combien
que
nostre
intention
soit
bonne.
Exemple,
quand
un
mari
aime
sa
femme,
qu'un
pere
aime
ses
enfans,
ce
sont
choses
bonnes
et
sainctes,
et
louables:
et
neantmoins
on
ne
trouvera
point
un
homme
au
monde
qui
aime
sa
femme
en
telle
mesure,
qu'il
n'y
ait
que
redire,
qui
aime
ses
enfans
d'une
amour
pure
et
entiere:
mais
il
y
aura
tousiours
quelque
meslinge,
quelque
corruption.
Et
comment
cela
?
Quand
Dieu
a
ordonne,
que
le
mari
aime
sa
femme,
et
que
notamment
il
est
dit,
Aimez
vos
femmes,
comme
vos
propres
corps,
cela
doit-il
estre
attribue
a
vice?
Le
bien
peut-il
estre
converti
en
mai?
Or
cela
vient
de
nostre
maudite
nature:
comme
il
ne
faudra
qu'un
grain
de
sel,
ou
une
goutte
de
vinaigre
pour
corrompre
le
vin.
Ainsi
est-il
de
ce
que
les
hommes
ne
se
peuvent
tenir
en
mesure,
qu'ils
n'auront
point
leurs
affections
si
bien
reglees,
qu'il
n'y
ait
a
redire,
qu'ils
ne
soyent
a
condamner
en
beaucoup
d'endroits.
Ainsi
donc
ne
trouvons
point
estrange
que
Iob
ait
pense
que
ses
enfans
pouvoyent
avoir
offense
Dieu,
en
ce
qui
estoit
bon
et
louable
en
soi,
non
point
qu'il
condamnast
que
les
freres
convinssent
ensemble,
mesmes
qu'ils
fissent
bonne
chere
les
uns
avec
les
autres
pour
s'entretenir
en
amitie:
Iob
ne
condamne
point
cela,
mais
cognoissant
l'infirmite
des
hommes,
il
sait
qu'il
est
bien
difficile
de
tenir
mesure,
qu'il
n'y
ait
cependant
quelque
vice
mesle
parmi.
Et
pour
ceste
cause
il
a
este
sur
ses
gardes,
et
a
sanctifie
ses
enfans.
Mais
cependant
en-
|