29:39
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SERMON
CLXXXY.
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ayons
conclu
de
resister
a
sa
main.
Or
il
est
dit:
Humiliez-vous
sous
sa
main
forte.
Quand
Dieu
apesantit
sa
main
sur
nous,
c'est
bien
raison
que
nous
soyons
courbez,
et
que
nous
gemissions
a
luy,
que
nous
luy
presentions
le
sacrifice
c^u'il
demande,
d'un
coeur
afflige:
si
nous
ne
le
faisons,
et
que
nous
ayons
tousiours
un
col
dur
et
roide,
et
encores
que
Dieu
poursuyve
de
nous
rappeller
a.
soy,
que
nous
sommes
tels
que
nous
estions
du
premier
coup:
et
quand
il
nous
aura
repete
une
mesme
lecon,
que
nous
en
demeurions
tousiours
la:
en
la
fin
si
faudra-il
venir
a
conte.
Voila
donc
ce
que
Dieu
a
entendu
en
ce
passage.
Que
reste-il
donc?
Yoici
Dieu
qui
promet
a
tous
ceux
qui
chemineront
en
sa
crainte,
et
s'appuyeront
sur
la
fiance
de
sa
bonte,
et
auront
leur
refuge
a
luy
:
que
tout
leur
prosperera,
que
rien
ne
leur
defaudra,
quand
ils
seront
ainsi
sous
la
protection
de
leur
Dieu.
Or
maintenant
que
peuvent
les
idoles
de
tous
les
payens
de
ce
monde,
et
de
tous
ceux
qui
ont
perverti
la
vraye
religion?
Ceux-la
seront-ils
favorisez
de
Dieu?
Nenni
pas
quant
a
eux,
sinon
d'autant
qu'il
nous
veut
chastier
par
leurs
mains.
Si
donc
nous
voyons
les
hommes
estre
ainsi
eslevez
par
dessus
nous,
et
avoir
avantage,
tellement
qu'ils
nous
puissent
fouler
au
pied,
que
nous
soyons
gourmandez
par
eux
:
sachons
que
c'est
Dieu
qui
nous
persecute,
c'est
a
luy
que
nous
avons
a
faire
:
d'autant
que
nous
luy
avons
fait
la
guerre
par
nos
vices,
il
faut
aussi
maintenant
qu'il
monstre
qu'apres
nous
avoir
longuement
attendu,
il
reste
qu'il
nous
face
sentir
a
nos
despens,
que
tout
ainsi
qu'il
est
nostre
Iuge,
qu'aussi
ne
peut-il
souffrir
que
ses
graces
soyent
en
tel
mespris
et
opprobre.
Bref,
toutes
fois
et
quantes
que
nous
sommes
affligez,
entrons
en
ce
qui
nous
est
ici
remonstre
par
Moyse,
pour
cognoistre:
Et
tant
y
a
que
nostre
Dieu
nous
a
promis
que
nous
trouverons
tousiours
bon
secours
en
luy:
or
maintenant
nous
voyons
tout
l'opposite.
A
quoy
tient-il?
La
faute
ne
nous
doit-elle
pas
estre
imputee?
Car
il
est
certain
que
Dieu
ne
veut
point
frustrer
les
siens
d'un
vain
espoir,
il
surmontera
tousiours
mesmes
leur
fiance
quand
ils
auront
embrasse
ses
promesses
comme
ils
doivent.
Il
faut
donc
conclurre,
que
par
nos
vices
nous
avons
quitte
et
abandonne
le
secours
qu'il
nous
avoit
promis,
et
nous
sommes
desnuez
(comme
il
est
dit
en
l'autre
passage
de
Moyse)
de
la
bonne
couverture
en
laquelle
estoit
nostre
salut.
Oar
Moyse
parlant
en
Exode
de
l'idolatrie
que
commit
le
peuple,
quand
il
se
forgea
les
veaux
d'or:
II
s'est
(dit-il)
descouvert:
comme
s'il
disoit,
que
la
seule
ombre
de
Dieu
nous
doit
estre
suffisante
pour
toute
seurte,
et
que
nous
n'avons
point
a
craindre
cependant
que
Dieu
nous
tient
cachez
sous
ses
aisles.
Mais
cependant
par
nos
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