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SERMON
XIV.
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est
une
commission
de
paix,
qu'il
nous
pousse
afin
que
nous
soyons
conioints
et
unis
a
luy,
pour
le
pouvoir
invoquer,
et
nous
reposer
en
sa
bonte.
Et
par
ce
moyen
aussi
ceste
parolle
nous
doit
estre
salutaire,
voire
si
nous
la
pouvons
recevoir
comme
il
appartient,
ainsi
que
S.
Paul
en
traitte
au
premier
des
Romains.
Et
pourtant
il
faut
que
les
ministres
d'icelle
ayent
ce
regard-la:
Voici
Dieu
m'envoye:
et
que
me
met-il
en
la
bouche?
Que
ie
presente
la
paix
a
tout
le
monde:
que
les
plus
meschans
mesmes
soyent
participans
d'un
tel
message,
et
qu'ils
cognoissent
que
Dieu
les
cerche.
Or
cependant
nous
savons
que
ce
message
ne
peut
pas
profiter
a
tous.
Que
faut-il
faire?
Que
les
hommes
soyent
rendus
inexcusables.
Car
que
pourroit-on
dire,
si
Dieu
du
premier
coup
traittoit
les
hommes
comme
ils
l'ont
merite?
Nous
sommes
tous
damnez
de
nature,
nous
apportons
du
ventre
de
nostre
mere
un
tel
heritage
de
malediction,
que
Dieu
nous
peut
abysmer
du
premier
coup,
sans
plaider
en
facon
que
ce
soit.
Or
pource
qu'il
semble
qu'il
y
ait
beaucoup
de
povres
gens
qui
ne
perissent
que
par
simplicite:
pour
ceste
cause
Dieu
veut
convaincre
le
monde,
afin
d'oster
tout
subterfuge.
Quand
l'Evangile
se
publie,
on
voit
que
ceux
qu'on
a
cuide
estre
de
bonne
affection,
se
desbordent,
et
leur
malice
est
descouverte
et
manifestee,
laquelle
auparavant
estoit
cachee.
On
voit
combien
peu
se
veulent
renger
pour
recevoir
le
ioug
sur
le
col:
mais
qui
pis
est,
on
voit
qu'ils
se
rendent
ennemis,
tellement
qu'on
ne
les
peut
matter
par
admonitions:
ou
bien
ils
sont
si
farrousches,
qu'on
ne
sait
de
quel
coste
les
prendre.
Quand
donc
Dieu
aura
ainsi
envoye
message
de
paix
aux
hommes,
et
que
de
leur
coste
ils
demandent
la
guerre,
et
la
cerchent,
et
d'autant
qu'ils
ne
se
peuvent
renger
et
apprivoiser
a
Dieu,
mais
qu'ils
luy
veulent
estre
ennemis
:
nous
voyons
qu'il
n'est
pas
inutile
que
l'Evangile
se
presche
a
ceux
qui
sont
du
tout
desesperez.
Et
pourquoy?
Car
leur
malice
eust
este
incogneue,
et
la
iustice
de
Dieu
ne
seroit
pas
si
patente,
et
n'auroit
pas
un
tel
lustre
comme
elle
ha,
quand
les
meschans
ne
sont
point
convertis,
et
qu'on
ne
les
a
peu
matter
en
facon
que
ce
fust.
Or
la
dessus,
qu'avons-nous
a
faire?
ceste
doctrine
n'appartient
pas
seulement
a
ceux
qui
sont
ministres
de
la
parolle
de
Dieu,
pour
leur
faire
poursuyvre
leur
vocation,
afin
qu'ils
ferment
les
yeux
quand
il
sera
question
d'obeir
a
Dieu,
et
qu'ils
poursuyvent
d'annoncer
sa
parolle,
combien
qu'elle
soit
convertie
en
usage
mauvais,
et
tout
au
rebours
de
l'intention
de
Dieu:
mais
en
general
nous
sommes
tous
admonnestez,
que
comme
il
nous
faut
recevoir
le
message
que
Dieu
nous
envoye,
puis
qu'il
se
monstre
si
benin
envers
nous,
qu'au
lieu
de
nous
estre
ennemi,
comme
il
le
peut
a
bon
droit
et
a
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