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I.
CONTRE
L'IDOLATRIE.
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que
les
prieres
qu'on
fait
aux
Saincts,
et
les
suffrages
qu'on
fait
pour
les
trespassez,
ne
soyent
autant
d'abus
par
lesquels
l'invocation
du
nom
de
Dieu,
qui
est
une
chose
sacree
sur
toutes,
est
profanee.
Toutesfois,
en
se
meslant
en
telles
ordures
parmi
les
Papistes,
ils
ne
pensent
point
estre
coulpables.
Qu'y
ferions-nous?
disent-ils;
il
ne
nous
est
pas
permis
de
reformer
les
choses
que
nous
cognoissons
estre
mauvaises,
car
nous
sommes
personnes
privees,
et
ceulx
qui
ont
l'authorite
publique
les
maintiennent:
parquoy
il
fault
que
nous
passions
par
la.
Ie
leur
confesse
tout
ce
qu'ils
disent,
mais
il
n'y
a
rien
a
propos.
Ce
n'est
pas
a
eulx
de
reformer
l'estat
commun
du
peuple;
nul
aussi
ne
les
en
requiert:
mais
on
les
admonneste
de
reformer
leurs
personnes,
ce
qui
est
de
leur
office.
On
ne
leur
dit
pas
qu'ils
purgent
les
temples
ni
les
rues,
mais
que
chascun
[f.
13]
garde
son
corps
et
son
ame
en
purete,
et
qu'il
mette
peine
que
Dieu
soit
honore
en
sa
maison.
Ce
sont
deux
choses
bien
diverses,
d'abolir
la
Messe
en
un
pais,
ou
de
ne
s'y
trouver
point
quand
on
ne
peut
empescher
qu'elle
ne
soit
en
usage.
Ils
retournent
encores
au
refrain
de
leur
ballade:
c'est
qu'ils
ne
renoncent
point
la
mort
et
passion
de
Iesus
Christ,
pource
que
leur
intention
n'est
pas
telle.
Mais
ie
leur
demande
que
c'est
qu'un
Chrestien
confesse
de
bouche,
sinon
ce
qu'il
croit
de
cueur?
Que
l'acte
qu'ils
font
soit
du
tout
contraire
a
la
confession
Chrestienne,
il
est
assez
notoire.
Ainsi,
entant
qu'en
eulx
est,
ils
renoncent
et
desavouent
ce
qui
est
de
la
pure
foy.
Ie
parleray
encores
plus
priveement.
La
Messe
est
un
sacrifice
auquel
les
Papistes
veulent
offrir
Iesus
Christ
pour
se
reconcilier
a
Dieu.
Bi
cela
estoit
vray,
Iesus
Christ,
par
sa
mort
et
passion,
ne
nous
auroit
point
acquis
iustice
ne
salut
eternel.
Qu'on
face
tant
de
circuis
qu'on
vouldra,
si
fault-il
venir
au
poinct.
Tous
ceulx
qui
vont
a
la
Messe
soubs
tiltre
de
devotion
protestent
d'y
consentir.
Ainsi,
entant
qu'en
eulx
est,
ils
monstrent
qu'ils
ne
tiennent
point
leur
redemption
parfaicte
de
la
mort
de
Iesus
Christ.
Il
y
en
a
qui
se
restraignent
un
peu
plus,
c'est
qu'ils
ne
reservent
que
la
Messe
parochiale,
en
laquelle
il
leur
semble
qu'il
y
a
plus
de
conformite
avecques
la
Cene
de
Iesus
Christ.
Et
de
faict,
on
pourroit
dire
que
les
Messes
qui
se
disent
tant
par
les
fallourdiers
que
par
les
chanoines
et
chapelains,
et
toutes
celles
qui
sont
fondees
a
la
devotion
d'un
particulier,
ou
qui
s'achetent
chascun
iour,
sont
comme
des
putains
de
bordeau.
La
Messe
parochiale
est
comme
une
paillarde,
laquelle
se
couvre
du
nom
de
son
mari
pour
se
tenir
en
reputation
de
femme
de
bien.
Combien
que
la
similitude
n'est
pas
du
tout
propre:
car
une
paillarde
mariee
aura
encores
quelque
vergongne
de
Calvini
opera.
Vol
VIII.
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