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SUR
L'EPITRE
A
TITE.
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nous
si
le
Pape
doit
estre
receu
pour
ie
chef
de
l'Eglise,
et
que
c'est
que
vaut
en
somme
toute
ceste
Hierarchie
dont
il
se
vaqte,
c'est
a
dire
toute
ceste
vermine
de
Clerge
plein
d'ambition.
Oar
il
dir.a
bien
que
luy
et
ses
Evesques
cornus
sont
successeurs
des
Apostres:
mais
nous
ne
pouvons
point
ici
estre
trompez,
si
nous
voulons
faire
examen
a
ce
que
Dieu
nous
commande.
Voici
une
doctrine
certaine
et
infallible
pour
scavoir
quels
sont
les
vrais
successeurs
des
Apostres:
ascavoir
ceux
qui
nous
preschent
l'Evangile,
qui
s'accordent
a
la
foy
de
tous
les
eleus
de
Dieu.
Quand
nous
trouverons
que
le
Pape
preschera
la
doctrine
laquelle
les
Patriarches
et
les
Prophetes
ont
tenue,
et
laquelle
aussi
les
Apostres
ont
suivie,
alors
il
ne
faudra
plus
repliquer
que
vrayement
il
ne
soit
du
nombre
des
Pasteurs:
mais
cependant
qu'il
fera
de
l'idole,
qu'il
aura
une
tyrannie
barbare,
qu'on
ne
scauroit
ouir
un
seul
mot
de
doctrine
de
sa
bouche
(car
aussi
cela
derogueroit
a
sa
dignite),
il
faut
que
nous
detestions
ce
masque
introduit
par
Satan,
d'autant
que
ce
n'est
sinon
une
corruption
diabolique
qui
s'est
elevee
contre
l'authorite
du
Fils
de
Dieu,
et
contre
Tordre
qu'il
avoit
establi
en
son
Eglise.
Car
la
trouvera-on
la
foy
des
eleus
dont
parle
sainct
Paul?
Qui
plus
est,
on
voit
que
le
Pape
pour
maintenir
ceste
puissance
tyrannique
qu'il
a
usurpee,
ne
veut
point
qu'on
s'enquiere
en
facon
que
ce
soit
de
la
verite
de
Dieu:
il
voudroit
que
l'Escriture
saincte
fust
ensevelie,
et
se
voudroit
tellement
magnifier
par
dessus
toutes
creatures,
que
les
Prophetes
et
les
Apostres
ne
fussent
rien
en
comparaison.
Quand
donc
nous
voyons
qu'avec
un
tel
sacrilege
il
despouille
Dieu
de
sa
maieste,
et
ne
souffrant
point
ce
qui
doit
estre
pour
approbation
de
son
office,
qu'il
veut
estre
cognu
(quel
qu'il
soit)
pour
Apostre,
ne
doutons
point
que
ce
ne
soit
une
bastardise
que
le
diable
a
mise
en
avant,
afin
que
toute
la
police
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
nous
commande,
fust
dissipee.
Voila
en
premier
lieu
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Et
au
reste,
notons
que
pour
estre
asseurez
si
on
nous
parle
au
nom
de
Dieu,
ii
faut
que
nous
venions
a
ce
but,
c'est
ascavoir
de
nous
enquerir
quelle
est
la
foy
des
saincts
Peres
qui
ont
vescu
et
devant
la
Loy,
et
du
temps
des
Prophetes,
et
consequemment
aussi
quelle
est
la
foy
des
Apostres
:
que
nous
ayons
cela,
et
nous
ne
pourrons
faillir.
Et
ce
nous
est
une
consolation
inestimable,
quand
nous
scavons
que
Dieu
nous
absout,
encores
que
le
monde
nous
condamne:
qu'il
nous
recoit
pour
ses
enfans,
combien
que
le
monde
estime
que
nous
soyons
plus
que
reprouvez.
Et
pourquoy?
Ceci
ne
nous
peut
faillir,
c'est
que
Iesus
Christ
nous
gouverne,
qu'il
nous
accepte
pour
estre
membres
de
son
corps,
tellement
que
nous
accordons
avec
Calvini
opera.
Voi*
LIV,
|