41:384
demne
a
la
verite
sans
aucune
feinctise.
Or
ceci
est
bien
necessaire,
car
encores
que
nous
confessions,
que
nous
sommes
pauvres
pecheurs,
que
nul
ne
se
peut
iustifier
toutesfois,
qui
est
celuy
qui
se
connoisse
tel
a
la
verite?
non
pas
pour
dire
seulement,
il
est
vray,
mais
que
entrans
la
dedans
en
nostre
coeur,
nous
sentions
le
iugement
de
Dieu,
qui
nous
presse,
qui
est
celuy
qui
vienne
iusques
la?
Il
y
en
a
bien
peu.
Et
toutesfois
voila
comme
Daniel
y
a
procede.
Or
cependant
ii
nous
faut
tousiours
revenir
a
ce
qui
a
este
touche:
ascavoir
que
quand
Daniel
(un
si
sainct
personnage)
a
conneu
ses
peches,
que
sera
ce
de
nous
donc,
ie
vous
prie?
Gar
si
nous
faisons
comparaison
de
nous
a
luy,
nous
sommes
encores
bien
loing
de
ceste
perfection,
laquelle
il
a
monstree.
Et
cependant,
si
nous
confessons
nos
peches
a
demie
bouche,
il
nous
semble
que
c'est
beaucoup
fait.
Et
encores
craignons
nous
d'exceder
mesure
en
cest
endroit.
Mais
le
diable
a
tellement
regne
en
la
papaute,
qu'ils
en
sont
venus
iusques
la,
d'enquerir
s'il
faut
que
les
hommes
se
confessent
de
leurs
peches.
Oar
ii
pourra
estre
(disent
ils)
qu'ils
ne
connoistront
point
de
peches
en
eux.
Voila
ces
diables
de
caphards,
ces
docteurs
Sorbonistes,
qui
ont
dispute
de
cela,
et
ont
dit:
Et
bien
quant
a
la
confession,
il
se
peut
faire
qu'un
homme
ne
connoistra
point
de
peches
en
luy.
Et
pourtant
il
ne
faudroit
ia
qu'il
se
confessat,
mais
si
faut
il
toutesfois,
qu'il
se
vienne
confesser,
comme
par
obeissance,
pour
monstrer
son
humilite,
et
comme
il
veut
obeir
a
nostre
mere
saincte
Eglise.
Ne
voila
point
un
blaspheme
plus
que
execrable,
voire
duquel
le
Diable
mesmes
auroit
horreur,
de
dire
qu'un
homme
n'aura
nul
besoin
de
se
confesser
devant
Dieu.
Et
toutesfois
il
viendra
la,
pour
faire
la
mine
et
le
badinage.
O!
voila
il
est
vray,
que
ie
ne
suis
point
pecheur,
mais
si
est-ce
que
ie
me
viendray
confesser
par
obeissance.
Voila
des
abominations
si
enormes,
qu'il
seroit
quasi
impossible
de
les
croire,
sinon
que
les
livres
mesmes
en
rendissent
tesmoignage.
Or
quant
a
nous,
nous
ne
scaurions
point
ietter
la
veue
en
quelque
passage
que
ce
soit
de
l'escriture,
que
nous
ne
voions
la
quelque
condemnation
sur
nous,
que
Dieu
ne
nous
remonstre
nos
peches,
et
cela
nous
est
bien
profitable,
car
il
nous
sert
de
nous
humilier,
et
nous
faire
connoistre
quels
nous
sommes,
a
fin
de
ne
rien
presumer
de
nous,
mais
cercher
tout
nostre
bien
en
Dieu.
Or
maintenant
pourquoy
est
il
dict:
Que
Daniel
regarde
devers
Ierusalem
en
priant,
y
a
il
quelque
superstition
en
cela?
Or
notons
que
quand
nous
levons
les
yeux
au
Ciel,
nous
connoissons
la
une
maieste
de
Dieu,
plus
qu'en
tout
le
reste.
Et
mesmes
il
nous
donne
ce
moien
la,
par
lequel
il
se
declare
a
nous,
car
connoissant
nostre
infirmite,
et
que
nous
ne
pou-
|