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SERMON
VI.
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hommes
passent
condemnation,
qu'ils
sont
pauvres
et
malheureux
devant
Dieu,
et
qu'ils
ne
peuvent
pas
se
presenter
devant
luy,
qu'il
ne
les
condemne,
voire
cependant
qu'il
voudra
entrer
en
compte,
et
en
iugement
a
l'encontre
d'eux,
il
n'y
ha
donc
nul
remede
que
celuy
que
nous
propose
David,
Seigneur
n'entre
point
en
compte
avec
ton
serviteur,
car
nulle
creature
vivante
ne
sera
iustifiee
devant
toy.
Voila
David
qui
parle,
et
parle
pour
soy,
combien
qu'il
prononce
en
general,
quelle
esfc
la
condition
de
tout
le
monde.
Il
prie
donc
Dieu
qu'il
ne
vueille
point
examiner
sa
vie,
et
toutesfois
il
est
appele
un
homme
que
Dieu
ha
trouve
selon
son
desir,
mais
il
connoist
que
si
Dieu
ha
mis
quelque
bien
en
luy,
qu'il
y
ha
encores
quelque
residu
de
mal,
qu'il
ne
peut
autre
chose,
sinon
reconnoistre
qu'il
sera
a
condamner
avec
tout
le
reste,
si
ce
n'est
que
Dieu
use
de
pitie
et
de
misericorde
envers
luy.
Quand
David
ha
fait
cette
confession
la,
que
devonsnous
dire?
Ainsi
donc
notons
bien
que
nous
ne
pouvons
nous
approcher
de
Dieu,
sinon
en
reconnoissant
nos
fautes
et
nos
peches,
et
passant
condemnation,
voire,
et
sur
tout
quand
nous
venons
a
prier
Dieu.
Et
puis
il
faut
que
nous
y
venions
avec
une
certaine
confiance
qu'il
nous
sera
propice,
car
nos
oraisons
ne
se
doivent
point
faire
a
l'adventure,
mais
il
faut
que
nous
soions
resolus
que
Dieu
demande
que
nous
venions
a
luy,
et
qu'il
sera
prest
de
nous
recevoir.
Et
sur
quoy
est
fondee
une
telle
confiance?
Nous
ne
pouvons
pas
dire
que
ce
soit
sur
nos
merites,
nenni.
Il
faut
donc
que
nous
aions
nostre
refuge
a
la
remission
de
nos
peches,
il
faut
que
nous
en
facions
confession,
car
nostre
Seigneur
ne
dit
point
qu'il
recevera
a
merci
ceux
qui
se
voudront
absoudre
d'eux
mesmes,
qui
se
veullent
excuser,
qui
se
flattent
en
leurs
vices,
nenni,
mais
il
veut
que
les
hommes
aient
une
deplaisance
d'avoir
mal
fait,
qu'ils
se
condamnent,
qu'ils
redarguent
eux
mesmes,
et
alors
il
sera
prest
de
les
absoudre.
Voila
donc
comme
il
faut
que
toutes
nos
oraisons
soient
fondees
en
cette
confiance,
que
nous
avons,
de
la
bonte
de
Dieu,
et
qu'il
nous
recoive
par
sa
grace,
nous
qui
ne
sommes
pas
dignes
qu'il
nous
tienne
pour
ses
creatures,
combien
qu'il
nous
accepte
pour
ses
enfans.
Or
puisque
nous
n'avons
autre
moien
d'obtenir
telles
graces
de
Dieu,
sinon
en
confessant
nos
peches,
ii
nous
faut
bien
noter
ce
passage,
ou
il
est
dit
:
Que
Daniel
priant
Dieu
s'est
confesse,
se
declarant
pauvre
et
malheureux.
Cependant
nous
avons
aussi
a
noter
qu'une
telle
confession
qu'il
fait
devant
Dieu,
n'est
pas
par
une
ypochrisie,
pour
dire
seulement,
O!
voila
ie
suis
pecheur,
pour
s'acquiter
de
cela
(comme
en
passant),
mais
c'est
que
l'homme
entre
en
sa
conscience,
qu'il
se
connoisse
un
pauvre
pecheur,
et
que
s'estant
conneu
tel,
qu'il
se
con-
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