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suyvre
tels
mensonges.
Il
ne
parle
pas
ainsi:
mais
qu'il
ne
se
meslera
point
parmi
leurs
ceremonies.
Il
proteste
donc
de
se
maintenir
en
purete
de
corps
comme
d'ame
quant
au
service
de
Dieu.
En
premier
lieu,
nous
avons
yci
a
veoir
si
c'est
idolatrie
de
monstrer
par
signes
exterieurs
qu'on
s'accorde
aux
superstitions
par
lesquelles
le
service
de
Dieu
est
[f.
7]
corrompu
et
perverti.
Oeulx
qui
nagent
entre
deux
eaues
alleguent,
puisque
Dieu
veult
estre
adore
en
esprit,
qu'on
ne
peut
adorer
les
idoles
sans
y
avoir
sa
confiance.
Mais
la
response
est
facile,
que
Dieu
ne
veult
pas
estre
adore
tellement
en
esprit,
qu'il
quiete
le
reste
comme
s'il
ne
luy
appartenoit
point:
car
il
est
parle
en
assez
d'autres
passages
de
ployer
les
genoulx
devant
luy
et
de
lever
les
mains
au
ciel.
Quoy
doncques?
Le
principal
service
qu'il
demande
est
bien
spirituel,
mais
la
declaration
que
font
les
fideles,
que
c'est
luy
seul
qu'ils
servent
et
honorent,
vient
apres,
et
doibt
estre
conioincte
quant
et
quant.
En
l'instance
qu'ils
font
du
mot,
un
seul
passage
suffira
pour
les
redarguer.
Il
est
escript
au
second
chapitre
de
Daniel,
que
Sidrach,
Misach
et
Abdenago,
refusans
a
Nabuchodonozor
de
faire
semblant
de
consentir
a
la
superstition
qu'il
avoit
dressee,
declarent
qu'ils
n'adoreront
point
ses
dieux.
Si
ces
bons
sophistes
eussent
la
este,
ils
se
fussent
mocquez
de
la
simplesse
do
ces
trois
serviteurs
de
Dieu.
Car
ils
eussent
dict:
Povres
gens,
ce
n'est
pas
adorer,
quand
vous
n'y
adioustez
point
foy:
l'idolatrie
n'est
sinon
quand
il
y
a
devotion.
Mais
ces
saincts
personnages
ont
suyvi
un
meilleur
conseil.
Et
de
faict,
ceste
response
ne
vient
point
de
leur
cerveau,
mais
c'est
le
sainct
Esprit
qui
poulse
leurs
langues,
auquel
si
nous
ne
voulons
resister,
il
nous
convient
prendre
de
ce
passage
une
reigle
et
definition,
que
c'est
une
vraye
espece
d'idolatrie
quand
on
commet
acte
exterieur
repugnant
au
vray
service
de
Dieu,
encores
que
ce
ne
soit
que
par
feintise.
Ces
hypocrites
ont
beau
caviller:
Ce
n'est
point
idolatrie,
puisque
nous
n'y
avons
point
nostre
fiance.
Si
demeureront-ils
condamnez
par
ceste
sentence
que
le
grand
Iuge
en
a
prononcee.
Or
telles
gens
debatent
du
mot,
pretendans
seulement
d'amoindrir
en
partie
la
faulte,
laquelle
ils
ne
peuvent
du
tout
excuser.
Ils
confesseront
bien
que
c'est
mal
faict:
mais
ils
vouldroyent
qu'on
estimast
tel
acte
quasi
un
peche
veniel.
Or
quand
on
leur
accorderoit
du
nom
ce
qu'ils
demandent,
si
ni
auroyent-ils
gueres
gaigne.
Prenons
le
cas
qu'on
n'appelle
point
idolatrie
un
tel
semblant
d'adorer
les
idoles,
ce
ne
laissera
point
d'estre
une
desloyaute
contre
Dieu,
un
acte
repugnant
a
la
confession
de
foy,
une
pollution
et
un
sacrilege.
Ie
vous
prie,
quand
l'honneur
de
Dieu
est
viole,
que
nous
luy
faulsons
[f.
8]
la
promesse
que
luy
avons
donnee,
que
nous
sommes
si
lasches
de
renoncer
|