34:38
retranche.
Et
ainsi
quand
ii
nous
viendra
en
phantasie
de
nous
eslever
contre
Dieu,
pource
qu'il
nous
semble
que
sa
force
est
trop
pesante
sur
nous,
que
nous
tournions
bride
incontinent
pour
moderer
ces
meschantes
affections-la,
et
pour
cognoistre
que
Dieu
a
iuste
occasion
de
nous
punir
cent
fois
plus
rudement
quand
il
lui
plairoit.
Voila
donc
comme
il
faut
que
les
hommes
s'humilient,
cognoissans
que
Dieu
est
Iuge
souverain
par
dessus
eux
:
cependant
qu'ils
ne
laissent
pas
d'apprehender
sa
misericorde,
sachans
que
puis
qu'il
est
la
fontaine
de
toute
bonte,
que
sa
maieste
ne
nous
sera
point
tellement
espouvantable,
qu'il
ne
nous
regarde
en
pitie,
qu'il
ne
cognoisse
nos
infirmitez
pour
les
supporter.
Comme
de
fait
nons
cognoissons
qu'il
nous
a
donne
de
cela
un
bon
gage,
et
une
bonne
asseurance
en
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
le
constituant
nostre
Iuge,
afin
que
nous
trouvions
merci
envers
lui,
comme
envers
celui
qui
se
monstre
nostre
Redempteur
et
Advocat.
Or
nous-nous
prosternerons
devant
la
face
de
nostre
bon
Dieu,
etc.
LE
SOIXANTECINQUIEME
SERMON,
QUI
EST
LE
I.
SUR
LE
XVII.
CHAPITRE.
Ce
sermon
est
encores
sur
le
dernier
verset
du
chapitre
16
puis
sur
le
texte
qui
s'ensuit.
1.
Mon
esprit
est
affadi^
mes
iours
sont
compassee,
sepulchres
sur
moy.
2.
Il
y
a
gaudisseurs
avec
moi,
et
mon
oeil
demeure
en
leurs
amertumes.
3.
le
te
prie
mets
gage,
donne
pleige
pour
toy:
qui
est
celui
qui
touchera
en
ma
main?
4.
D'autant
que
tu
as
cache
leur
coeur,
pour
n'avoir
point
d1
intelligence,
tu
ne
les
exalteras
point.
5.
Assavoir
ceux
qui
annoncent
flaterie
pour
leurs
amis,
les
yeux
de
leurs
fils
defaudront
Apres
que
Iob
a
proteste
(comme
nous
vismes
hier)
de
son
innocence,
il
adiouste
que
cela
ne
luy
profite
rien,
et
qu'il
se
voit
comme
desespere.
Ie
vay
(dit-il)
passer
par
le
sentier
auquel
ie
ne
retourneray
iamais.
Et
mesmes
il
adiouste
une
plainte
de
la
brefvete
de
ceste
vie,
voire
exprimant
par
cela
que
Dieu
devroit
traitter
les
hommes
avec
moindre
rigueur,
puis
qu'ils
ne
font
que
passer
par
la
terre.
Et
puis
il
conferme
son
propos
derechef,
disant,
Que
son
esprit
est
affadi,
ou
que
son
haleine
est
toute
consumee,
quHl
n'a
plus
de
vigueur
en
soy,
tellement
qu'il
ne
luy
reste
que
des
sepulchres:
de
quelque
part
qu'il
se
tourne,
qu'il
voit
la
mort
presente,
et
qu'il
en
est
assiege
de
tous
costez,
et
ne
peut
eschapper
les
sepulchres
qui
luy
sont
appareillez.
Voila
en
somme
ce
que
Iob
entend.
Or
il
est
vrai
que
selon
son
sens
naturel,
il
ne
pouvoit
comprendre,
sinon
que
Dieu
le
vouloit
abolir
du
tout:
mais
il
pouvoit
aussi
regarder
plus
haut:
comme
nous
savons
qu'au
milieu
de
la
mort
les
fideles
doivent
apprehender
la
vie,
et
se
doivent
tellement
resiouir
en
leurs
tristesses,
qu'ils
ne
doutent
point
que
Dieu
n'y
donne
bonne
issue.
Qui
plus
est,
non
seulement
Dieu
nous
donne
dequoi
nous
resiouir
en
nos
afflictions,
mais
aussi
dequoi
nous
glorifier
et
faire
nos
triomphes,
sachant
que
cela
nous
tournera
a
salut.
Iob
donc
ne
parle
point
ici
du
tout
en
homme
fidele:
voire,
mais
(comme
desia
nous
avons
dit)
il
exprime
ses
passions,
comme
chacun
de
nous
experimente
en
soy,
3*
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