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este
une
vertu
beaucoup
plus
grande
a
Iob
de
porter
patiemment
que
Dieu
l'ait
prive
de
tout
ce
qu'il
lui
avoit
mis
entre
les
mains.
Or
il
est
dit
aussi
bien,
comme
ses
enfans
s'estoyent
portez,
et
comme
lui
aussi
de
sa
part
les
avoit
gouvernez
en
la
crainte
de
Dieu.
Et
c'est
a
fin
que
nous
sachions
quand
Dieu
l'a
afflige,
qu'il
a
monstre
par
effect
qu'il
peut
disposer
de
ses
creatures
a
son
plaisir,
qu'il
nous
faut
baisser
les
yeux
encores
que
nous
soyons
confus,
ne
voyans
point
la
raison
pourquoi
Dieu
traitte
ainsi
rudement
les
hommes,
et
faut
que
nous
confessions
qu'il
est
iuste,
attendans
qu'il
nous
revele
pourquoi
c'est
qu'il
dispose
les
choses
ainsi.
Or
maintenant
poursuivons
ce
qui
nous
est
ici
recite.
Il
est
dit,
Que
les
enfans
de
Iob
faisoyent
tous
les
iours
des
banquets
Vun
apres
Vautre,
chacun
a
son
tour,
et
appelloyent
leurs
soeurs
pour
venir
a
leur
compagnie.
Il
est
vrai
que
nature
incitera
bien
les
freres
d'avoir
amour
mutuelle
ensemble:
mais
tant
y
a
que
les
hommes
sont
si
malins,
qu'il
y
en
a
bien
peu
qui
regardent
ce
qu'emporte
la
fraternite.
Qu'ainsi
soit
nous
en
verrons
plusieurs
qui
sont
ennemis
mortels
comme
chiens
et
chats:
ils
sont
freres,
mais
cependant
ils
ne
laissent
point
d'avoir
haines
et
rancunes
entre
eux
tellement
que
l'un
voudroit
avoir
mange
l'autre.
Nous
en
verrons
donc
de
tels
(comme
les
hommes
s'abastardissent
en
cruaute)
que
les
freres
ne
sauront
que
c'est
de
concorde,
ne
d'amitie:
et
encores
que
cela
n'y
soit
point,
si
est-ce
qu'un
chacun
est
tellement
adonne
a
soy,
qu'il
y
en
a
bien
peu
qui
s'entr'aiment
comme
Dieu
les
instruit.
Voici
donc
le
sainct
Esprit
qui
nous
met
devant
les
yeux
un
miroir,
pour
nous
faire
contempler
qu'il
y
a
eu
bonne
concorde
et
amour
entre
les
enfans
de
Iob,
et
que
mesmes
ils
se
sont
tousiours
exercez
en
cela,
a
fin
de
ne
donner
nulle
mauvaise
suspicion
l'un
a
l'autre.
Car
les
banquets
qu'ils
faisoyent,
n'estoyent
sinon
pour
rendre
tesmoignage
de
leur
fraternite
et
concorde.
Et
voila
pourquoi
il
est
dit
notamment:
Qu'ils
envoyoyent
querir
leurs
soeurs,
a
fin
que
l'amitie
se
declarast
par
tout.
Voici
une
grande
vertu,
mais
cependant
si
voit-on
que
Iob
a
craint,
qu'il
n'y
eust
de
la
faute
en
ce
qui
estoit
institue
pour
bien,
et
pour
une
bonne
fin:
neantmoins
donc
voici
Iob
qui
pense,
Dieu
y
sera
offense.
Or
cest
exemple
est
bien
notable:
il
est
vrai
que
c'est
une
chose
aussi
plaisante
a
Dieu
qu'il
y
en
ait
point,
que
concorde
et
amitie
entre
les
hommes,
mesmes
entre
les
freres.
Nous
oyons
ce
qui
est
dit
au
Pseaume
(133),
C'est
une
chose
ioyeuse
quand
les
freres
sont
unis,
c'est
comme
la
rosee
qui
descend
pour
donner
substance,
et
nourriture
aux
champs,
c'est
comme
l'onction,
qui
a
decoule
de
la
barbe
d'Aaron,
sa
fin
que
l'odeur
en
fust
espandue
sur
3*
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