3:38 pas toutesfois aisé à discerner laquelle va devant et produit l'autre. Car en premier lieu, nul ne se peut contempler, qu'incontinent il ne tourne ses sens au regard de Dieu, auquel il vit et a sa vigueur: pource qu'il n'est pas obscur que les dons où gist toute nostre dignité ne sont nullement de nous: mesmes que noz forces et fermeté ne sont autre chose que de subsister et estre appuyez en Dieu. Davantage, par les biens qui distillent du ciel sur nous goutte à goutte, nous sommes conduits comme par petits ruisseaux à la fontaine. Pareillement de ceste petite et maigre portion, l'infinité de tous INSTITUTION DE LA RELIGION CHRESTIENNE PAR IEAN CALVIN. DE LA CONGNOISSAINCE DE DIEU. (1551 ss. ajoutent: LAQUELLE EST LE PREMIER FONDEMENT DE LA RELIGION: ET DONT IL LA FAUT PRENDRE.) CHAP. I. [1541 p. 1; 1551 s. §. 1.] Toute la somme de nostre saigesse, laquelle merite d'estre appellée vraie et certaine saigesse, est quasi comprinse en deux parties, à sçavoir la congnoissance de Dieu, et de nousmesmes. Dont la premiere doibt monstrer, non seulement qu'il est un seul Dieu, lequel il fault que tous adorent et honorent: Mais aussi qu'iceluy est la fonteine de toute verité, sapience, bonté, iustice, iugement, misericorde, puissance et saincteté; à fin que de luy nous aprenions d'attendre et demander toutes ces choses. D'avantaige de les recongnoistre avec louenge, et action de grace proceder de luy. La seconde en nous monstrant nostre imbecilité, misere, vanité et vilanie, nous ameine à deiection, deffiance et haine de nousmesmes: en 3*