8:375 375 QUATKE SERMONS. 376 et policee, ou la parolle de Dieu se presche, et ou les sacremens s'administrent comme il appartient: attendu que ce sont les moyens par lesquels les enfans de Dieu se peuvent confermer en la foy, et [f. 3] sont incitez a vivre et mourir en l'obeissance de luy. Or il m'a semble que cest argument estoit auiourd'huy bien necessaire, pource qu'il y a beaucoup de Chrestiens imaginatifs qui se mocquent de ceulx qui prennent peine de venir en pais estrange et loingtain pour iouir d'une telle liberte. Mais pour ce que plusieurs sont retenus et empeschez de poursuyvre ce bien que Dieu estime tant, pour le trop grand regard qu'ils ont a leur aise et commoditez: ou bien pour la crainte et doubte qu'ils ont que rien leur defaille: et les autres sont si delicas, que si tout ne leur vient a souhait, ils se plaignent et murmurent, ou mesmes se desbauchent: i'ay adiouste un quatrieme sermon pour remonstrer aux Chrestiens qu'ils doibvent estre munis contre tous scandales, et porter patiemment toutes fascheries qui leur pourront advenir, moyennant que Dieu leur face ceste grace de les entretenir en sa maison. Ainsi la somme du quatrieme sermon est, quand nous avons le privilege d'ouir la parolle de Dieu purement preschee, d'invoquer son nom et user des sacremens, que cela est bien pour recompenser tous les ennuis, troubles et molestes que satan pourra susciter contre nous. I'ay mis en la fin une briefve exposition du Pseaume octante septieme, laquelle me semble venir a propos; car la, il est traicte de la restauration de l'Eglise de Dieu. Or nous en voyons auiourd'huy plusieurs qui se descouragent, la voyans ainsi desolee qu'elle est, comme si elle debvoit du tout perir bientost. Telles gens, et en general tous fideles, trouveront ici dequoy se consoler, voyans l'esperance que Dieu donne de remettre au dessus son Eglise apres avoir este abbatue pour un temps, et la faire prosperer et florir, apres qu'elle aura este miserable selon le monde. Ie prie nostre bon Dieu que ie n'aye point travaille en vain, mais que vous soyez edifiez par mon labeur, selon que ie le desire. De Geneve, ce vingtieme de Septembre M. D. LII.