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37
SUR
LE
XL
CHAR
DE
DANIEL.
SERMON
XXXVII
sur
le
Chap.
XI.
v.
20.30.
L'ange
parle
ici
de
deux
fils
qui
succederent
au
roy
Antiochus
le
grand,
dont
le
premier
se
nommoit
Seleuche.
Or
l'ange
dit
que
celuy
la
viendra
en
dignite
royale,
mais
cependant
il
sera
cruel,
il
imposera
de
grosses
tailles
et
tributs
sur
son
peuple.
Or
il
parle
de
dignite
royale,
pource
qu'il
estoit
l'aisne,
et
que
selon
l'ordre
de
nature
et
la
coustume
du
pays,
le
royaume
luy
appartenoit:
en
somme
l'ange
signifie
que
sa
vocation
est
legitime,
mais
cependant
il
declare
qu'il
en
usera
mal,
que
le
royaume
sera
foulle
par
luy,
de
gros
tributs
et
impositions.
Or
les
historiens
monstrent
que
tout
ceci
a
este
accompli,
qu'ils
sont
tesmoings
de
la
verite
de
Dieu,
ils
ne
l'ont
point
pense.
Mais
tant
y
a
que
Dieu
s'en
est
servi
pour
confirmation
des
choses
qui
sont
ici
couchees
par
escrit.
Or
quand
nous
oions
que
l'ange
parle
ainsi,
notons
que
ce
n'est
pas
tout
qu'un
homme
soit
esleve
en
dignite
d'honneur,
sinon
qu'il
s'acquite
de
l'office
et
de
la
charge
qui
luy
est
commise
de
Dieu,
c'est
un
estat
sainct
et
honorable
que
l'estat
de
iustice,
commencant
aux
roys
et
aux
princes,
iusques
a
tous
leurs
officiers,
et
a
ceux
qui
ont
le
baston
de
iustice
en
main,
mais
ce
n'est
pas
asses
qu'un
homme
puisse
dire,
ie
possede
la
couronne
de
droit,
sinon
qu'il
se
declare
et
se
monstre
par
effect
roy
et
prince
ordonne
de
Dieu.
Ainsi
donc
ce
passage
advertist
tous
ceux
qui
sont
en
dignite
et
preeminence,
qu'il
faut
qu'ils
s'acquitent
fidelement
de
leur
devoir,
et
qu'ils
sachent
a
quoy
et
a
quelle
fin
c'est
que
Dieu
les
ha
ordonnes,
car
s'ils
prophanent
le
siege
qui
est
dedie
a
Dieu,
il
faudra
qu'ils
soient
punis
selon
qu'ils
l'auront
merite.
Or
auiourd'huy
voila
la
principale
venterie
que
ait
le
Pape,
quand
il
veut
usurper
toute
domination
sur
l'Eglise
de
Dieu,
il
allegue
qu'il
ha
succede
aux
apostres,
luy
et
toutes
ses
bestes
cornues.
Or
prenons
le
cas
qu'ainsi
fust,
ce
qui
n'est
pas,
toutesfois
comment
se
gouvernent
ils
en
cela?
car
si
la
vocation
de
Dieu
doit
estre
estimee,
elle
le
sera
plus
aux
royaumes
terriens
et
aux
principautes,
qu'elle
ne
sera
pas
en
Tordre
ecclesiastique,
ie
dis
la
vocation
temporelle,
et
qu'ainsi
soit
combien
qu'un
prince
soit
tirant
et
cruel,
si
faudra
il,
que
Ton
luy
obeisse,
et
pourquoy?
Car
il
demeure
tousiours
en
son
degre
et
preeminence,
que
ses
suiets
luy
doivent
tousiours
obeissance,
mais
en
l'estat
ecclesiastique,
si
un
homme
est
appele
pour
gouverner
l'Eglise,
et
cependant
qu'il
n'en
face
rien
du
tout,
mais
tout
le
contraire,
cette
vocation
la
ne
merite
point
d'estre
prisee,
que
celuy
qui
la
voudra
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