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SERMON
V.
368
SERMON
Y
sur
le
Chap.
TI.
v.
1.U.
Nous
vismes
hier
l'exposition
que
Daniel
donna
de
cette
escriture,
que
Dieu
avoit
envoiee
pour
le
Roy
Balsazar,
c'est
a
scavoir,
que
son
temps
estoit
nombre,
et
son
terme
escheu,
que
son
Royaume
devoit
defaillir,
qu'il
avoit
este
mis
en
balance
et
pese,
et
s'estoit
trouve
court,
que
son
Royaume
devoit
estre
parti
et
mis
en
despouille.
Voila
donc
la
sentence
de
Dieu
en
laquelle
nous
voions
ce
qui
ha
desia
este
declare
ci
dessus,
c'est
a
scavoir
que
les
Royaumes
sont
en
sa
main,
et
qu'il
les
change
comme
il
luy
plaist.
Or
le
changement
adviendra,
ou
pour
l'orgueil
des
Princes
qui
abusent
de
leur
autorite,
et
qui
se
desbordent
en
tous
exces,
ou
bien
pour
les
peches
du
peuple,
mais
il
nous
faut
noter
ce
que
Daniel
adiouste,
c'est
a
scavoir,
que
Dieu
pese
en
la
balance
les
hommes,
qu'il
nombre
et
conduit
tout
leur
temps.
Or
par
cela
il
nous
est
signifie,
que
Dieu
ne
fait
point
tels
changemens,
sans
iuste
raison,
comme
nous
venons
de
toucher,
il
ha
donc
la
balance,
c'est
a
dire,
il
ha
poids
et
mesure
en
tout
ce
qu'il
fait.
Xl
est
vrai
que
les
hommes
ne
connoissent
pas
cela,
car
les
secrets
de
Dieu
nous
sont
incomprehensibles,
mais
si
faut-il
que
nous
soions
tous
resolus,
qu'il
ne
nous
envoie
nulle
affliction,
que
cela
ne
soit
bien
pese,
qu'il
ne
fait
rien
qui
ne
soit
iuste,
et
bien
compasse:
car
il
ha
une
balance,
qui
n'est
point
faulse.
Au
contraire,
les
iugemens
humains
sont
par
trop
pervers,
pour
iuger
des
oeuvres
de
Dieu.
Il
ne
faut
donc
point
que
selon
nostre
sens
et
nostre
fantasie,
nous
iugions
de
ce
que
Dieu
fait,
mais
en
toute
humilite
remettons-nous
a
luy,
et
ne
presumons
pas
d'enquerir
la
raison
de
ce
qu'il
fait
en
son
iugement:
contentons-nous
qu'il
fait
tout
iustement,
comme
une
fois
il
ha
declare,
car
les
livres
sont
encores
fermes,
lesquels
seront
ouverts
au
dernier
iour.
Or
maintenant
venons
a
l'histoire
qui
est
ici
recitee,
c'est
a
scavoir,
que
Darius
de
Mede
fut
Roy
de
Chaldee,
et
usurpa
cette
grande
monarchie
dont
nous
avons
parle
ci
devant.
Or
il
est
vrai
que
Cyrus
estoit
bien
alors
avec
Darius,
et
mesmes
les
historiens
prophanes
ne
s'accordent
point
en
ceci,
car
il
y
en
ha
qui
escrivent
qu'il
n'y
avoit
que
Cyrus,
qui
dominast
pour
lors
en
Perse
et
en
Mede.
Il
y
avoit
eu
son
grand
Pere
le
Roy
Astiages,
qui
avoit
commande
qu'on
le
tuast,
combien
que
desia
auparavant
il
luy
sembloit
qu'il
l'avoit
bien
proveu,
a
ce
qu'il
ne
peust
point
estre
empesche
en
son
Royaume,
et
cela
ne
venoit
que
d'envie,
d'autant
qu'il
craignoit
en
estre
dechasse.
Il
avoit
(pour
cela)
marie
sa
fille
a
un
homme
de
basse
condition,
au
lieu
qu'il
la
pouvoit
marier
a
quelque
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