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SUR
LE
V.
CHAP.
DE
DANIEL.
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quelque
lieu
secret,
ou
il
n'y
eust
eu
qu'eux
deux,
encores
diroit-on
qu'il
y
deust
avoir
plus
grande
hardiesse,
mais
voila
Balsazar
qui
est
tout
transporte
du
vin
qu'il
ha
beu,
voila
un
homme
furieux,
un
Roy
qui
estimoit
autant
les
Iuifs,
comme
on
tiendroit
compte
d'asnes,
ou
de
boeufs,
et
puis
il
voit
qu'il
ha
une
cruaute
si
grande,
une
fierte,
et
presomption
si
excessive
qu'il
despite
tout,
et
s'esleve,
non
seulement
contre
les
hommes,
mais
aussi
contre
le
Dieu
vivant.
Quand
donc
il
parle
ainsi:
Dieu
t'ha
pese,
et
tu
fes
trouve
court
en
la
balance,
Dieu
ha
nombre
ton
temps,
Dieu
ha
mis
ton
Royaume
en
proye,
et
en
despouille.
Quand
Daniel
parle
ainsi
a
Balsazar,
n'est-ce
point
d'une
audace,
et
d'une
hardiesse
plus
qu'humaine?
il
regarde
qu'autant
qu'il
y
ha
la
des
gens,
ce
sont
autant
de
boutefeux,
pour
enflammer
le
Roy
a
l'encontre
de
luy.
Au
contraire,
il
est
la,
luy
et
le
reste
du
peuple,
qui
ont
este
transportes
en
Babilonne,
comme
pauvres
brebis
entre
les
loups,
car
voila
le
Roy
et
ses
princes,
qui
sont
enivres,
les
voila
comme
enrages,
et
hors
du
sens,
que
quand
ils
se
sont
moques
du
Dieu
d'Israel,
et
comment
ne
se
moqueront-ils
de
son
Prophete?
il
n'y
ha
nulle
doute,
que
comme
les
courts
des
Roys,
et
des
princes,
sont
pleines
de
flateurs,
qu'il
n'y
ha
celuy
qui
ne
demande
de
plaire
et
gratifier
a
son
prince,
soit
en
bien
ou
en
mal,
qu'aussi
autant
de
gens
que
Balsazar
avoit
a
l'entour
de
luy,
c'estoient
autant
de
boute-feux
(comme
i'ay
dit)
pour
l'irriter
a
l'encontre
du
Prophete.
Quand
donc
Daniel
parle
ainsi
hardiment,
nonobstant
tout
ce
qui
le
pouvoit
empescher
de
ce
faire,
connoissons
que
cela
ne
procede
point
de
son
naturel,
mais
qu'il
y
ha
une
vertu
celeste,
de
laquelle
il
est
conduit,
et
de
fait,
voila
sainct
Paul
qui
declare
que
nous
ne
pouvons
dire
un
seul
mot
a
l'honneur
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
que
nous
ne
pouvons
appliquer
nostre
langue
a
bien
parler,
si
ce
n'est
que
le
sainct
Esprit
la
gouverne,
et
que
sera-ce
quant
le
diable
se
dressera
contre
nous,
que
les
hommes
tascheront
de
faire
que
la
parole
de
Dieu
soit
renversee,
voire,
qu'elle
soit
aneantie,
que
la
mort
soit
la
comme
presente,
ne
faut-il
pas
que
Dieu
y
mette
la
main,
et
qu'il
y
desploie
sa
vertu?
Il
est
bien
certain.
Et
ainsi
quand
nous
lisons
ces
histoires,
il
faut
en
premier
lieu,
que
nous
apprenions
de
prier
Dieu,
que
tout
ainsi
qu'il
ha
besongne
en
Daniel,
qu'aussi
il
besongne
en
nous,
car
il
ne
luy
ha
point
donne
une
telle
vertu,
qu'aussi
nous
ne
la
sentions,
et
que
nous
n'en
soions
participans,
moiennant
que
nous
venions
a
luy
en
toute
humilite,
que
nous
sentions
nos
infirmites,
et
nos
foiblesses,
a
fin
que
nous
luy
prions
qu'il
nous
fortifie.
Ainsi
donc
ne
presumons
point
de
nous,
ne
de
nostre
vertu,
mais
prions
Dieu
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