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et
ces
changemens
du
Roy
Alexandre,
et
puis
ceux
de
l'empire
Romain,
et
de
toutes
ces
monarchies,
il
ne
parle
point
a
la
volee,
ni
outre
sa
mesure.
Il
s'ensuit
donc
qu'il
ne
s'est
point
avance
temerairement,
et
voila
comme
il
nous
en
faut
faire
a
son
exemple,
que
nul
n'entreprenne
par
temerite
de
dire
plus
qu'il
n'aura
receu,
mais
que
nous
sachions
la
volonte
de
Dieu,
voire
selon
qu'il
connoist
nous
estre
expedient,
a
fin
de
prescher
sa
verite,
et
quand
nous
serons
appeles
en
cet
estat,
et
office
de
l'annoncer,
il
faut
que
nous
aions
la
bouche
ouverte
pour
ce
faire,
sans
rien
espargner.
Voila
ce
que
nous
avons
a
noter,
c'est
a
scavoir,
quand
Daniel
ha
voulu
declarer
au
Roy,
l'interpretation
de
cette
escriture,
qu'il
estoit
certain
qu'il
le
pouvoit
faire,
d'autant
qu'il
luy
avoit
este
revele
de
Dieu,
et
sur
cela
nous
avons
a
recueillir
une
doctrine
generale,
qu'il
ne
faut
point
que
nul
homme
s'avance
de
parler,
sinon
que
Dieu
luy
ait
donne
dequoy,
comme
aussi
Sainct
Pierre
nous
exhorte:
Celuy
qui
parle,
qu'il
ne
prononce
rien,
sinon
que
comme
parole
de
Dieu,
c'est
a
dire.
qu'il
traitte
purement
la
doctrine
de
Dieu,
qu'il
declare,
ce
ne
sui-ie
pas
qui
vous
annonce
cela,
ie
ne
suis
qu'organe
du
sainct
Esprit,
qui
parle
a
vous
par
moy.
Voila
di-ie
la
modestie
qui
doit
estre
en
tous
Ministres
de
la
parole
de
Dieu,
qu'ils
ne
meslent
rien
de
leurs
songes,
ne
de
leurs
resveries,
mais
qu'ils
annoncent
purement,
et
simplement,
ce
qu'ils
ont
receu
d'enhaut,
pour
dire,
voila
ce
que
Dieu
nous
ha
monstre,
voila
sa
verite,
il
ne
faut
point
que
nous
allions
a
l'entour
du
pot
(comme
on
dit)
mais
il
faut
que
nous
laissions
parler
la
parole
de
Dieu,
c'est
a
dire,
que
nous
annoncions
sa
verite
a
grands
et
a
petis,
en
pleine
liberte,
comme
elle
le
doit
estre,
voila
comme
il
nous
en
faut
faire.
Or
venons
maintenant
a
l'escriture
comme
Daniel
la
recite:
Mene,
mene
Thecec
pharsin,
voila
l'escriture.
Or
Daniel
l'expose
en
telle
sorte,
Mene,
mene,
c'est
a
dire,
Nombre,
nombre,
le
Seigneur
ha
nombre
ton
Royaume,
et
l'ha
accompli,
ton
terme
est
expire.
Thecec,
c'est
a
dire,
pese,
car
le
Seigneur
t'ha
pese
en
la
balance,
et
tu
fes
trouve
court,
et
puis
Pharsin,
c'est
a
dire,
divise,
il
met
hien
Pheres,
mais
il
est
plurier,
quant
il
met
Pharsin,
le
singulier,
il
se
peut
raporter
a
Balsazar,
mais
quant
il
dit
Pheres,
il
ha
regard
a
Darius
et
Cirus,
qui
estoient
comme
deux
bestes
sauvages,
pour
prendre
la
proye.
Or
il
dit
donc
Pharsin,
c'est
a
dire,
ton
Royaume
sera
divise,
et
sera
en
proye.
Daniel
parle
ici
bien
hardiment
a
un
Roy,
qui
estoit
si
orgueilleux
comme
Balsazar,
il
falloit
bien
qu'il
fust
arme
d'une
vertu
puissante
de
Dieu,
et
que
le
sainct
Esprit
hesongnast
en
luy,
pour
luy
oster
toute
crainte,
car
il
connoist
a
qui
il
ha
affaire.
S'il
eust
prins
Balsazar
devant
desieuner,
et
en
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