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SERMON
IV.
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qu'on
leur
fait
grand
tort,
quand
ils
sont
mis
au
rang
des
hommes,
mais
quoy?
Il
est
dit
a
Ieremie:
Argue
les
coustaux,
crie
contre
les
montagnes,
et
puis
qu'il
n'y
ait
ne
Royaumes,
ne
principautes,
qui
soient
espargnes,
quand
Dieu
preside
par
sa
parole.
Voila
donc,
comme
tous
Prophetes,
tous
prescheurs
de
l'Evangile,
doivent
connoistre
que
leur
office
est
tel,
qu'ils
n'espargnent
ne
grands
ne
petis,
et
mesmes
qu'ils
s'adressent
plustost
aux
grands,
pource
que
ce
sont
eux
qui
doivent
conduire
les
autres,
et
s'ils
sont
meschans,
ils
meinent
tout
le
reste
du
peuple
a
perdition,
par
leur
mauvais
exemple,
qu'ils
confondent
tout
ordre
de
nature
et
police,
d'autant
donc
que
c'est
de
la,
d'ont
vient
la
source
du
mal.
Il
faut
que
les
Ministres
de
la
parole
de
Dieu
s'efforcent
de
crier
a
l'encontre,
a
fin
qu'ils
facent
leur
devoir,
de
conduire
le
peuple
qui
leur
est
commis
en
charge,
en
telle
sorte
que
Dieu
soit
servi
et
honore,
et
de
grands
et
de
petis,
et
de
tous
en
general.
Voila
quant
a
cette
sentence
ou
Daniel
dit,
que
la
vie
de
Balsazar
et
toutes
ses
voyes,
sont
en
la
main
de
Dieu.
Sur
cela
aussi
nous
avons
a
noter
que
Dieu
esleve
et
abat
les
Roys
comme
bon
luy
semble,
ainsi
que
nous
en
touchasmes
hier,
il
les
maintient
en
leur
estat,
et
donnera
fraieur
et
crainte
a
tous
peuples
et
nations,
a
fin
que
les
Roys
soient
obeis:
mais
au
contraire,
quand
Dieu
voudra
qu'un
Roy
soit
abatu,
il
le
mettra
en
ignominie,
telle
qu'il
ne
sera
prise,
honore,
ni
obei,
en
facon
que
ce
soit:
et
voila
pourquoy
il
est
dit
en
Iob,
que
Dieu
ceinct
de
l'espee
et
du
baudrier,
ceux
qu'il
veut
constituer
en
domination,
qu'ils
sont
craints
et
redoutes,
qu'ils
sont
comme
armes,
encores
qu'ils
n'aient
nulles
armes,
qu'il
y
ha
une
telle
maieste
en
eux
qu'ils
sont
obeis.
Mais
au
contraire,
quant
Dieu
veut
destituer
un
homme,
il
luy
oste
l'espee,
et
la
ceincture,
c'est
a
dire,
qu'il
fait
qu'il
n'y
ha
plus
nulle
maieste,
qu'on
ne
le
craint
point.
Voila
donc,
ce
que
nous
avons
a
noter
sur
ce
passage,
sur
ce
qui
est
dit
de
Balsazar.
Il
s'ensuit
puis
apres:
L'escriture
est
telle,
et
Dieu
l'ha
envoiee
a
cause
de
ton
orgueil.
Or
ici
nous
voions
que
Daniel
ne
parle
point
a
la
volee,
comme
quand
il
dit
auparavant:
Tu
orras
l'exposition
de
l'escriture,
apres
que
ie
te
l'aurai
leue.
Il
semble
que
Daniel
s'avance
par
trop,
quand
il
promet
qu'il
lira
l'escriture,
et
qu'il
en
donnera
l'interpretation,
car
que
scait-il,
si
Dieu
luy
en
donnera
la
grace?
Or
il
nous
faut
noter
que
Daniel
scavoit
bien
le
contenu
de
l'escriture,
car
il
scavoit
aussi
ce
qui
devoit
advenir,
comme
nous
verrons
au
chapitre
septieme,
que
desia
il
avoit
eu
une
vision
certaine
de
ce
changement
ici,
que
trois
ans
devant
Dieu
luy
avoit
declare,
ce
qui
devoit
advenir:
non
seulement
en
Babilonne,
mais
en
Perse,
et
en
Mede,
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