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mes,
de
laquelle
ils
sont
transportes,
comme
d'une
ivrongnerie,
pour
ne
scavoir
ce
qu'ils
doivent
faire,
car
ainsi
que
Dieu
s'estoit
declare
en
Babilonne,
ne
falloit-il
pas
qu'il
y
fust
tousiours
reconneu?
Daniel
donc
presuppose
que
quant
Balsazar
adore
les
idoles,
que
cela
est
venu
d'orgueil,
car
s'il
eust
conneu:
Ie
suis
ordonne
Roy,
non
point
par
mon
industrie,
non
point
par
mes
vertus,
et
prouesses,
mais
c'est
Dieu
qui
m'a
donne
la
possession
du
Royaume,
ie
suis
certain
qu'il
m'a
institue
la
ou
maintenant
ie
suis.
Si
Balsazar
di-ie
eust
eu
une
telle
consideration,
il
n'eust
iamais
este
idolatre^
mais
voila
un
ivrongne
adonne
a
toute
intemperance,
voila
un
blasphemateur
de
Dieu,
qui
se
moque
de
la
maieste
du
Dieu
vivant,
il
despite,
et
deshonore
(en
tant
qu'en
luy
est)
en
ses
banquets,
en
ses
triomphes,
il
fait
ses
pompes,
comme
s'il
avoit
vaincu
le
Dieu
d'Israel:
et
cependant,
il
y
ha
un
orgueil
tel
qu'il
ne
se
soucie
de
toutes
les
menaces
que
Dieu
luy
envoie,
qu'il
hurle
comme
une
beste
enragee
a
l'encontre
de
toutes
les
admonitions.
Quand
Balsazar
est
tel,
ie
vous
prie,
que
dira-on,
sinon
qu'il
ne
reconnoist
nulle
divinite
par
dessus
soy.
Et
ce
qu'il
fait
envers
ses
idoles,
ce
n'est
sinon
une
contrainte,
pour
dire
qu'il
n'est
pas
sans
religion:
Ainsi
donc,
ce
n'est
pas
sans
cause,
que
Daniel
luy
reproche,
qu'il
n'ha
point
este
humble
devant
Dieu
(lequel
tient
ton
ame,
dit-il)
et
toutes
tes
voyes
en
sa
main,
et
en
sa
conduite.
Or
il
nous
faut
bien
noter
a
qui
c'est
que
Daniel
parle,
c'est
a
ce
grand
Roy
qui
pensoit
bien
que
tout
le
monde
deust
ploier
soubs
luy,
mais
il
luy
declare
que
Dieu
ha
tenu
sa
vie,
comme
son
estat,
en
sa
conduite,
qu'il
en
pourra
disposer
comme
il
voudra.
Voila
comme
la
presomption
de
Balsazar
est
abatue.
Or
si
Dieu
ha
ainsi
fait
parler
Daniel
a
un
Roy
si
hautain,
pensons
a
nous,
et
quant
]e
diable
taschera
a
nous
decevoir,
pour
nous
faire
accroire
ceci,
et
cela,
a
fin
de
nous
eslever
en
haut,
que
nous
connoissions
bien
que
ce
n'est
rien
de
nous,
commencons
par
nostre
vie,
et
nous
trouverons
que
ce
n'est
qu'un
petit
umbrage,
qui
s'esvanouist
en
une
minute
de
temps,
espluchons
bien
tout
ce
qui
est
en
nos
corps,
et
en
nos
ames,
et
nous
n'y
trouverons
rien
du
tout.
Il
est
donc
bien
necessaire
de
nous
advertir
de
cela,
a
fin
que
nous
soions
en
Dieu,
ce
que
nous
ne
pouvons
estre
au
monde,
car
en
ce
monde
il
n'y
ha
rien
de
ferme,
mais
quant
nous
aurons
nostre
fermete
en
Dieu,
elle
aura
si
bon
fondement,
que
nous
pourrons
nous
glorifier,
d'estre
compagnons
des
Anges,
encores
que
de
nostre
nature,
nous
soions
bien
legers
et
inconstans.
Or
cependant,
nous
voions
quelle
folie
c'est
aux
grands
de
ce
monde,
d'estre
si
orgueilleux,
car
ceux
qui
sont
en
credit,
qui
ont
quelque
autorite,
voudroient
bien
qu'on
les
espargnast,
et
leur
semble
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