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CONTRE
TJN
CORDELIER.
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brouillon
repliquera
que
cela
est
compris
sous
l'un
des
trois
poinctz
qu'il
nomine^
Mais
est
il
plus
sage
que
le
sainct
Esprit,
pour
changer
sa
langue?,
Car
sainct
Paul,
notamment,
remonstre
que
Phomiiie
mortel
usurpe
l'office
de
Dieu
et
derogue
a
sa
maieste,
quand
il
se
fait
iuge
de
ses
prochains.
Qui
es
tu,
dit-il,
qui
entreprens
de
iuger
ton
frere
(Rom.
14,
4)?
Ne
nous
faut
il
pas
tous
comparoistre
devant
le
Throne
de
Christ?
Et
sainct
Iaques
pareillement:
Si
tu
iuges,
dit
il,
sur
Ja
Loy,
tu
n'es
plus
observateur
de
la
Loy,
mais
Iuge.
Or,
il
y
a
un
Legislateur
qui
peut
sauver
et
damner
(Iaq.
4,
l
l
.
12).
Ie
vous
prie,
cest
orgueil
la
ne
merite
il
point
d'estre
note
a
part,
quand
l'homme,
qui
n'est
[page
226]
qu'un
vers
de
terre,
1)
monte
sur
le
siege
de
Dieu
pour
exercer
sur
les
ames
la
iudicature
qu'il
se
reserve
a
luy
seul?
D'autre
coste,
quand
ce
brouillon
a
bien
gazouille
pour
faire
semblant
de
vouloir
glorifier
Dieu,
le
tout
revient
la,
que
nous
recognoissions
tout
estre
bien
fait,
d'autant
que
c'est
Dieu
qui
fait
tout:
et
que
souz
ce
manteau
toute
abomination
soit
couverte,
et
que
toute
ordure
soit
trouvee
de
bonne
odeur.
Brief,
que
Dieu
soit
le
maquereau
des
paillardz,2)
le
recelleur
des
larrons
et
meurtriers:
qui
sont
blasphemes
si
espovantables,
que
toute
creature
en
doit
trembler.
Mais
encore
ne
se
contente
il
pas
de
defendre
sa
cause,
mais
prend
la
defense
de
Quintin,
comme
estant
son
advocat.
S'il
estoit
question
de
reciter
ce
que
tous
Chrestiens
doyvent
detester
en
Quintin,
ie
n'en
parleroye
pas
seulement
par
ouyr
dire,
mais
de
ce
que
i'en
ay
cogneu
moy-mesme.
Toutesfois,
ie
m'en
deporte,
et
toucheray
seulement
un
mot
de
sa
mort,
pour
vous
monstrer
quel
beau
martyr
c'est.
Que
l'occasion
de
sa
prise
ne
fust
qu'il
solicitoit
a
paillardise
d'honnestes
femmes,
comme
un
vieil
cheval
hennist
apres
les
iumens,
c'est
impudence
de
le
nier,
car
toute
la
ville
de
Tournay3)
en
est
tesmoing.
Estant
pris,
il
[page
227]
ne
tint
pas
a
luy
qu'il
n'echappast,
selon
ceste
belle
philosophie
qu'ilz
tiennent,
qu'il
est
licite
de
se
contrefaire
et
se
transformer
pour
decevoir
ceux
qu'ilz
appellent
charnelz.
Ainsi,
il
renonca
tout,
allegant
qu'il
estoit
bon
catholique
a
la
mode
Papale.
En
la
fin,
estant
conveincu,
tant
par
tesmoings
que
par
mon
Livre,4)
dont
la
iustice,
ainsi
qu'elle
est
malheureuse
par
de
la,
se
servit:
il
demanda,
pour
le
moins,
de
n'estre
point
execute
par
tonnent
1)
pulvis
ac
cinis.
2)
stupratoribus
et
adulteris.
3)
Nerviorum
civitas.
4)
Le
tiaducteur
ajoute:
quem
nuper
edidi.
Les
deux
redactions,
mais
surtout
la
latine,
font
voir
que
la
presente
lettre
etait
independante
du
traite
contre
les
Libertins.
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