41:361
361
SUR
LB
V.
CHAP.
DE
DANIEL.
362
ainsi
dur
a.
l'esperon,
il
ne
cessera
de
frapper,
et
si
ie
ne
pense
point
a
tout
cela,
ne
faut-il
pas
donc
dire
que
ie
suis
un
homme
desespere?
Ainsi
donc,
qu'un
chacun
de
nous
regarde
bien
a
soy,
que
s'il
nous
faut
estendre
nostre
veue
au
loing,
voire
iusques
a
quatre
mille
ans
et
plus,
iusqu'au
commencement
du
monde,
pour
contempler
les
iugemens
de
Dieu,
s'il
nous
les
fait
voir
a
l'environ
de
nous,
en
nos
personnes
mesmes,
ne
faut-il
pas
que
nous
y
soyons
plus
attentifs?
Voila
donc
comme
chacun
doit
profiter
soubs
les
verges
de
Dieu,
et
soubs
sa
discipline
quant
il
nous
chastie,
que
nous
sachions
que
par
ce
moien
il
nous
veut
attirer
a
luy,
et
non
pas
ensevelir
ce
qu'il
nous
declare
de
ses
iugemens,
comme
en
ha
fait
Balsazar,
duquel
il
est
icy
fait
mention.
Or
notamment
Daniel
luy
dit,
qu'il
n'ha
point
humilie
son
coeur,
qu'il
ha
mesprise
le
Dieu
vivant,
voire
combien
que
desia
il
se
fust
monstre
et
declare
tel,
cependant
qu'il
ha
prise
les
dieux
d'or,
et
d'argent,
et
de
bois,
et
de
pierre.
Ici
on
peut
alleguer
(ce
semble)
que
Balsazar
ha
chemine
selon
ce
qu'il
pensoit,
car
quant
il
ha
adore
les
idoles,
ce
n'est
pour
orgueil
qui
fust
en
luy,
plustost
c'est
signe
d'humilite.
Quant
un
homme
s'en
va
adorer
une
piece
de
bois,
qu'il
ne
desdaigne
point
de
s'agenouiller
devant
une
chose
morte,
pour
l'honneur
de
Dieu,
il
semble
qu'il
s'humilie
beaucoup,
mais
Daniel
presuppose
que
Balsazar
devoit
estre
enseigne,
qu'il
y
avoit
le
vray
Dieu
qui
estoit
adore
en
Ierusalem,
que
c'estoit
luy,
auquel
estoit
deue
toute
gloire.
Or
cependant
il
ha
honore
ces
idoles
au
lieu,
et
d'avantage,
il
n'y
ha
nulle
doute,
que
quant
Balsazar
et
toute
sa
compagnie,
ont
este
ainsi
enivres,
qu'ils
ont
voulu
imaginer,
qu'ils
pouvoient
bien
approcher
de
Dieu,
par
le
moien
de
leurs
idoles,
car
d'ont
sont
venues
toutes
les
idolatries
du
monde?
ce
n'est
sinon
une
ivrongnerie,
que
les
hommes
qui
sont
charnels
voudroient
bien
faire
Dieu
semblable
a
eux.
Voila
Dieu
qui
nous
appelle
a
soy,
et
declare
qu'il
ha
sa
maieste
si
haute,
que
nous
n'en
pourrons
approcher:
Et
bien
il
s'abaisse
encores,
et
ha
regard
a
nostre
rudesse,
mais
cependant
si
veut-il
toutesfois
estre
servi
en
pure
conscience,
qu'on
appelle
en
verite,
et
en
esprit.
Or
cependant,
que
faisons-nous?
Nous
sommes
d'une
autre
nature
toute
contraire,
car
nous
voudrons
que
Dieu
s'abaisse
en
telle
sorte,
qu'il
se
transfigure,
voire,
qu'il
se
renonce
soy-mesme,
par
maniere
de
dire,
que
quant
nous
ferons
quelques
belles
mines,
quelque
agios,
nous
voulons
qu'il
prenne
en
payement
tout
cela,
s'il
veut.
D'ont
procede
cela
que
les
hommes
s'amusent
ainsi
a
ces
choses
terrestres?
C'est
d'autant
qu'ils
ne
se
peuvent
adonner
du
tout
a
Dieu,
pour
le
servir
en
esprit
et
verite:
Ainsi
donc
les
idolatries
viennent
de
l'orgueil,
et
de
l'arrogance
des
hom-
|