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avons
touche)
encores
que
ceste
doctrine
lui
soit
cognue,
si
est-ce
que
sa
passion
est
si
vehemente,
qu'il
s'oublie.
Et
par
cela
nous
sommes
admonnestez
de
cognoistre
tellement
ce
que
nous
lisons
en
l'Escriture
saincte,
que
nous
sachions
brider
nos
passions
quand
nous
serons
tentez
ou
d'impatience,
ou
d'autre
vice:
et
que
ce
que
nous
aurons
cognu
de
la
parole
de
Dieu
nous
soit
suffisant
pour
nous
retirer
de
ce
trouble
qui
s'esleve
ainsi
contre
nous.
Voila
S.
Paul
qui
dit
(2.
Cor.
10,
5),
que
la
vertu
de
l'Evangile
est
de
captiver
tout
ce
qui
s'esleve
a
l'encontre
de
Dieu.
Voila
nos
sens,
voila
nos
affections
charnelles
qui
s'eslevent
contre
Dieu,
et
lui
font
la
guerre.
Que
faut-il?
Il
faut
que
cela
soit
tenu
captif,
c'est
a
dire,
que
par
force
nous
dontions
ce
que
nous
troxivons
en
nous
et
en
nostre
nature
estre
contraire
a
Dieu,
et
a
sa
doctrine.
Voila
donc
une
vraye
constance
en
laquelle
il
nous
faut
continuer.
Quand
donc
il
sera
question
de
disputer
de
ceci
ou
de
cela
:
mesmes
quand
nous
serons
venus
aux
combats,
que
nous
demeurions
la.
humiliez
comme
povres
brebis
:
que
nous
venions
tousiours
a
ceste
conclusion,
Or
Dieu
est
mon
Iuge,
et
il
n'y
a
que
redire
en
lui:
encores
que
i'auroye
licence
de
plaider,
si
est-ce
que
ma
cause
est
perdue,
car
ie
ne
lui
pourrai
point
amener
un
mot
qu'il
n'en
ait
mille
a
l'encontre.
Voila
donc
comme
nous
avons
a
glorifier
Dieu
sans
contester
contre
lui,
encores
qu'il
nous
fust
licite
d'entrer
en
procez.
Et
voila
pourquoy
aussi
nostre
Seigneur
quelquesfois
pour
rendre
les
hommes
plus
convaincus,
leur
dit,
Or
ca
plaidons
:
comme
il
le
fait
par
son
Prophete
Isaie
sur
tout
(Isaie
1,
18).
Or
ie
veux
entrer
en
plaidoyer
(dit-il)
que
nous
ayons
un
iuge>
ou
arbitre,
et
qu'on
cognoisse
qui
a
tort,
ou
droit
:
dequoy
est-ce
que
vous
me
pouvez
accuser?
Quel
mal
vous
ai-ie
fait?
Et
au
contraire
ie
vous
accuse
en
tel
poinct
et
en
tel.
Or
il
est
certain
qu'il
n'y
a
point
de
iuge
entre
Dieu
et
nous.
Et
pourquoy
est-ce
qu'il
use
de
ceste
facon
de
parler?
Il
se
demet
de
sa
maieste
et
hautesse,
et
monstre
que
quand
il
seroit
une
creature,
et
qu'il
y
auroit
quelque
moyenneur,
que
lui
fust
la
pour
recevoir
sentence
d'autruy,
encores
ne
pourroit-on
iamais
venir
a
bout
de
ce
qu'il
mettra
en
avant.
Nous
voyons
donc
comme
Dieu
use
de
ceste
forme
de
parler^
comme
s'il
estoit
homme
mortel,
ou
qu'il
eust
vestu
nostre
personne:
afin
de
nous
declarer
que
nous
ne
serons
pas
affligez
de
lui
par
tyrannie,
qu'il
n'y
va
point
d'une
puissance
absolue:
comme
ces
theologiens
de
la
Papaute
ont
imagine
ceste
doctrine
diabolique.
Dieu
donc
n'usera
point
ici
d'une
puissance
absolue,
c'est
a
dire,
desreg;lee,
qu'ils
appellent,
et
qui
soit
separee
de
sa
iustice:
mais
il
usera
de
toute
droiture,
tellement
qu'il
faut
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