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et
bien,
il
est
vray
qu'il
pourra
chanceler,
il
est
vray
qu'il
pourra
heurter
contre
quelque
arbre,
contre
un
bord
de
la
riviere,
mais
il
n'est
pas
en
tel
danger,
comme
celui
qui
est
en
quelque
navire
au
milieu
de
la
mer,
la
ou
les
vagues,
et
les
tempestes
sont
beaucoup
plus
impetueuses.
Ainsi
(di-ie)
est-il
des
povres
et
des
riches
:
car
estans
en
ce
monde,
il
est
vray
que
nous
nageons,
et
pouvons
estre
agitez
de
tempestes,
nous
pouvons
heurter
contre
quelque
chose,
et
estre
tousiours
en
danger:
mais
les
povres
sont
comme
en
un
petit
ruisseau,
et
les
riches
sont
comme
au
milieu
de
la
mer,
qu'il
ne
faut
rien
pour
les
abistner
en
quelque
gouffre.
Si
donc
il
n'y
a
nulle
excuse
pour
les
riches,
que
sera-ce
de
ceux,
ausquels
Dieu
donne
le
moyen
de
se
contenir
en
simplicite?
Nous
voyons
donc,
qu'il
y
a
ici
instruction
generale
pour
servir
a
tous,
et
a
grands
et
a
petis,
et
qu'il
faut
qu'un
chacun
face
son
profit
de
l'exemple
qui
nous
est
ici
mis
devant
les
yeux.
Or
cependant
la
vertu
de
Iob
est
bien
a
priser:
car
nous
oyons
la
sentence
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
Qu'il
est
bien
difficile
qu'un
homme
riche
entre
iamais
au
royaume
des
cieux.
Non
pas
que
les
richesses
de
soy
empeschent
que
nous
ne
servions
a
Dieu
comme
i'ay
dit:
mais
cela
procede
de
nostre
malice,
et
corruption,
que
tant
s'en
faut
que
nous
prenions
occasion
d'estre
attirez
a
Dieu
par
les
biens
qu'il'
nous
eslargit,
que
plustost
nous
en
sommes
eslongnez.
Cependant
donc
nous
voyons
que
c'a
este
une
vertu
admirable
en
Iob,
quand
au
milieu
de
telles
richesses,
il
n'a
point
eu
les
yeux
bandez
pour
concevoir
quelque
fierte
en
son
coeur,
qu'il
n'a
point
chemine
par
dessus
les
autres,
qu'il
n'a
point
oublie
Dieu,
qu'il
n'a
point
este
un
homme
dissolu
en
vanitez,
ni
en
pompes,
mais
qu'il
a
poursuivi
son
train
qu'il
avoit
commence.
Voila
donc
la
vertu
qui
estoit
louable
en
lui.
Mais
c'est
afin
quo
si
nous
ne
pouvons
parvenir
a��
estre
du
tout
egaux,
qu'un
chacun
regarde
a��
soy,
et
que
nous
tendions
a
ce
but
qui
nous
est
propose.
Au
reste
nous
voyons
aussi
que
les
richesses
ne
sont
point
a
condamner
de
soy,
comme
il
y
a
des
phantastiques
qui
imaginent
qu'un
homme
riche
ne
peut
estre
Chrestien,
car
qu'on
trouve
des
povres
qui
puissent
estre
accomparez
a
Iob
en
telle
vertu,
et
alors
on
condamnera
les
richesses:
mais
quand
on
aura
bien
cerche
tous
les
povres
du
monde,
a
grand'
peine
s'en
trouvera-il
un
qui
approche
de
cest
homme
ici.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
notons
que
les
richesses
de
soy,
et
de
leur
nature
ne
sont
point
a
condamner,
et
mesmes
c'est
un
grand
blaspheme
contre
Dieu,
si
on
reprouve
tellement
les
richesses,
qu'il
semble
qu'un
homme
qui
les
possede
en
soit
du
tout
corrompu,
car
les
richesses
dont
procedentelles,
sinon
de
Dieu?
On
s'adresse
donc
a,
Dieu
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