26:36
chose
n'estoit
en
doute
et
en
suspend,
ce
seroit
en
vain
qu'on
prescheroit,
et
qu'on
feroit
tant
d'exhortations,
qu'on
proposeroit
le
bien,
et
le
mal:
ce
seroit
desia
une
chose
conclue.
Voila
ce
qu'il
semble
a
ces
povres
fols
qui
attribuent
plus
a
leur
cerveau,
qu'a
la
doctrine
de
Dieu:
et
estans
mal
exercez
en
l'Escriture
saincte,
sont
tant
plus
presomptueux
a
iuger
a
la
volee
de
ce
qui
leur
est
incognu.
Mais
regardons
ce
que
Moyse
recite
ici.
Le
message
que
il
envoye
a
Sehon
Roy
des
Amorrheens
estoit
de
Dieu,
et
ne
le
faut
point
prendre
comme
d'un
homme
mortel,
ainsi
que
nous
avons
declare.
Or
cependant
Sehon
est-il
dispose
a
recevoir
ce
qu'il
luy
mande?
Y
a-il
ici
encores
quelque
cas
fortuit
qu'on
pense
qu'il
doive
advenir
ou
non?
Moyse
estoit
bien
asseure
que
Sehon
n'obeiroit
point:
et
ie
n'entre
point
encores
en
dispute
dont
cela
procede.
Il
sera
declare
en
la
lecture
prochaine,
que
Dieu
avoit
endurci
le
coeur
de
Sehon,
et
qu'il
le
vouloit
ainsi.
Comme
aussi
il
en
est
parle
au
Pseaume
:
Que
Dieu
a
tourne
les
coeurs
de
ceux
qui
autrement
eussent
este
amis
au
peuple,
et
qu'il
les
a
endurcis
en
telle
sorte,
qu'ils
n'ont
peu
souffrir
que
on
les
espargnast.
Mais
ie
n'entre
point
encores
si
avant,
ie
ne
traitte
sinon
cest
article:
Que
Dieu
envoyera
des
messages
aux
hommes
en
son
nom,
et
de
son
authorite,
qui
toutesfois
ne
profiteront
rien
pour
les
reduire.
Et
pourquoy?
car
ceux
ausquels
il
parle,
sont
desia
obstinez
a
mal:
et
il
n'en
faut
attendre
sinon
qu'ils
s'enflammeront
tant
plus,
et
ne
feront
qu'empirer,
ayans
ouy
ce
que
Dieu
leur
commande.
Et
pourtant,
comme
i'ay
desia
dit,
encores
que
ceci
ne
soit
point
convenable
a
nostre
sens
humain
:
si
faut
il
nous
humilier,
et
adorer
les
secrets
de
Dieu.
Quand
nous
trouverons
les
choses
contraires
a
nostre
raison
naturelle,
faut-il
que
nous
laschions
la
bride
a
nostre
prudence,
pour
dire:
O
voila,
il
m'en
semble
autrement:
il
en
sera
donc
ainsi?
Non:
que
Dieu
ait
ceste
maistrise
plustost,
et
que
nous
devenions
comme
fols,
afin
d'estre
sages
en
luy.
Car
c'est
aussi
par
ou
il
nous
faut
commencer
pour
bien
profiter
en
l'escole
de
Dieu:
il
nous
faut
suyvre
ce
que
sainct
Paul
nous
monstre,
c'est
assavoir,
que
nous
soyons
fols
en
nous-mesmes,
c'est
a
dire,
que
nous
n'a{ypettions
point
ceste
sagesse
maudite,
dont
les
hommes
sont
enflez,
quand
ils
cuident
estre
assez
aigus
et
subtils
pour
iuger
des
choses.
Gardons-nous
de
ceste
fantasie-la:
mais
estans
vuides
de
nostre
sens,
estans
comme
aneantis
du
tout,
que
nous
profitions
quand
Dieu
nous
declare
ce
qu'il
luy
plaist,
et
ce
qui
est
bon
devant
luy.
Que
donc
nous
apprenions
de
nous
conformer
du
tout
a
sa
bonne
volonte:
encores
que
devant
les
hommes
nous
soyons
reputez
fols
et
insensez,
ce
ne
sera
que
de
ceux
qui
veulent
iuger
selon
leur
propre
sens.
Au
reste
notons,
que
quand
nous
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