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SUR
LE
V.
CHAP.
DE
DANIEL.
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(comme
il
semble)
que
sera
ce
quand
il
besongnera
devant
nos
yeux?
Quand
un
pere
verra
quelque
tesmoignage,
du
iugement
de
Dieu,
en
la
personne
de
son
enfant,
quand
l'enfant
en
verra
autant
au
pere,
le
mari
en
la
femme,
ou
la
femme
au
mari,
d'autant
que
ces
punitions
la
sont
plus
prochaines,
ne
doit
on
pas
mieux
y
penser?
Ainsi
donc
Daniel
reproche
a
Balsazar,
quaiant
conneu
Dieu,
avoir
humilie
son
grand
Pere
Nabuchodonozor,
toutesfois
qu'il
l'ha
ensuivi
et
y
a
continue,
toy
(dit
il)
connoissant
toutes
ces
choses
as
esleve
ton
coeur,
et
ne
l'as
point
abaisse
pour
donner
gloire
a
Dieu,
plustost
tu
as
loue
tes
Dieux
d'or
et
d'argent,
et
de
bois,
et
de
pierre,
et
ce
pendant
tu
as
mesprise
celuy
qui
tenoit
ta
vie
en
sa
main,
ainsi
donc
il
ni
ha
plus
nulle
excuse
pour
toy,
c'est
a
bon
droit
que
Dieu
te
chastie
comme
incorrigible,
car
s'il
y
eust
eu
quelque
correction
en
toy,
il
failloit
bien
que
cela
te
profitat,
mais
tu
fes
esleve
contre
Dieu.
Ne
faut
il
pas
donc
qu'il
te
punisse
comme
un
homme,
ou
il
ni
ha
plus
d'attente
?
Voila
en
somme
ce
qui
est
ici
dit
par
le
prophete.
Or
il
est
vray,
que
les
plus
iustes
ne
pourront
pas
eviter
la
main
de
Dieu,
qu'ils
ne
soient
chasties
a
bon
droit,
mais
tant
y
ha5
que
si
Dieu
nous
a
fait
cette
grace
de
nous
advertir,
qu'il
nous
ait
monstre
comme
a
loeil,
que
nous
ne
devons
pas
demourer
incorrigibles
si
nous
continuons
a
mal
faire,
que
nous
soions
endurcis
et
obstines,
ne
faut
il
pas
dire
que
nous
luy
resistions
a
nostre
escient.
Celui
qui
peche
par
ignorance
(comme
il
semble)
pourra
bien
dire
qu'il
ne
veut
point
estre
rebelle
a
Dieu.
Mais
tant
y
ha
que
ce
n'est
que
mensonge
et
ypochrisie,
car
quelle
ignorance
se
trouvera
en
l'homme
quel
qu'il
soit,
quand
il
sera
sonde
a
bon
escient?
Dira
on
que
celuy
qui
n'a
point
conneu
la
volonte
de
Dieu,
lequel
l'aura
fait
par
nonchalence,
par
mespris,
par
orgueil,
qu'il
aura
mieux
aime
se
flater
en
ses
vices,
que
de
bien
regarder
a
ses
voies?
plustost
on
dira
que
celuy
est
ignorant,
qui
s'en
ira
comme
une
pauvre
beste,
sans
regarder
a
soy,
ni
a
ce
qui
est
propre
pour
son
salut,
mais
celuy
qui
aura
este
enseigne
de
Dieu,
qui
verra
le
chemin
tout
fait,
et
qui
s'en
destourne,
il
est
certain
qu'il
resiste
a
Dieu,
comme
s'il
le
vouloit
despiter.
Nous
voions
donc
qu'un
homme
est
du
tout
perdu
et
desespere,
quant
il
aura
este
enseigne,
et
ce
pendant
que
cela
ne
luy
proffite
rien,
mais
qu'il
fait
tout
ainsi
comme
si
iamais
n'avoit
rien
conneu.
Notons
bien
doac
ce
passage
ici,
car
combien
que
ce
soit
un
vice
execrable
par
trop,
que
d'une
telle
rebellion,
qui
vient
d'une
malice
deliberee,
si
est
ce
toutesfois
que
nous
en
sommes
quasi
tous
entaches,
il
y
en
ha
bien
peu
qui
en
soient
purs
et
innocens,
il
est
vray
qu'on
en
trouvera
beaucoup
au
monde
qui
auront
eu
asses
de
doctrine,
pour
y
estre
instruis,
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