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EPISTRE
356
estre
appellez
autheurs,
et
comme
desia
nous
avons
allegue
que
cela
est
du
nostre,
d'autant
que
la
racine
en
est
a
nous
et
en
nostre
nature,
non
point
celle
que
Dieu
a
creee,
mais
selon
qu'elle
est
vicieuse
par
corruption.
Quant
a
ce
qu'il
allegue,
que
par
ce
moyen
Dieu
ne
seroit
pas
Createur
de
tout,
la
solution
est
facile
entre
gens
qui
ne
sont
pas
du
tout
escervelez.
Car
la
malice
et
perversite
qui
est
tant
en
nous
qu'au
Diable
n'est
pas
une
chose
essentielle,
ou
une
substance
creee,
mais
seulement
une
corruption
de
l'oeuvre
de
Dieu,
et
un
defaut
de
ce
que
Dieu
avoit
mis
en
nous;
comme
toutes
les
convoitises
meschantes
ne
sont
qu'un
debordement
[page
214]
et
exces
desordonne
de
la
reigle
et
mesure
que
Dieu
appreuve.
Parquoy
nous
disons
que
lo
Diable
et
l'homme
ont
este
creez
bons,
toutesfois
muables,
et
que
par
le
conseil
admirable
de
Dieu,
et
par
sa
volonte
a
nous
incogneue,
toutesfois
iuste
et
equitable,
tous
les
deux
sont
tombez,
et
par
leur
cheute
ont
change
de
naturel,
et
sont
en
une
mesme
condamnation,
excepte
que
d'entre
les
hommes
les
esleuz
en
sont
relevez
par
la
grace
de
Iesus
Christ.
Voila
que
nous
enseigne
le
sainct
Esprit,
ce
que
ce
malheureux
tasche
renverser,
meslant
la
clarte
avec
les
tenebres.
Quant
a
ce
qu'il
allegue
que
Dieu
a
envoye
Satan
pour
seduire
Achab
(1
Rois
22,
15
ss.),
ie
le
confesse,
et
non
seulement
qu'il
l'a
permis,
mais
qu'il
l'a
ainsi
voulu
et
ordonne.
Mais
cependant
que
Satan
et
les
faux
Prophetes
ne
facent
mal
en
seduisant,
c'est
une
doctrine
Diabolique.
Voyez,
ie
vous
prie,
mes
freres,
et
relisez
diligemment
ce
que
i'en
ay
deduit
en
l'Institution,
et
vous
y
trouverez
pour
appaiser
voz
consciences,
pour
glorifier
Dieu
et
vous
humilier
en
recevant
confusion
en
vous
mesmes.
Au
reste,
de
ce
qu'il
presuppose
que
Michee
ait
seduit
pour
un
temps
et
se
soit
contrefait,
et
qu'obliquement
il
en
veut
[page
215]
autant
faire
accroire
de
sainct
Paul,
c'est
UDe
meschante
calomnie:
car
Michee
se
moquoit
d'Achab
qui
demandoit
estre
flatte,1)
comme
s'il
disoit:
Tune
m'as
point
appelle
pour
faire
office
de
Prophete,
f
annoncant
la
verite,
mais
pour
te
complaire:
va
donc,
puis
que
tu
te
veux
gouverner
a
ta
teste.
Et
le
Roy
infidele
entend
tresbien
l'ironie:
parquoy
ce
malheureux
fait
grand
tort
au
sainct
Prophete.
Autant
en
est
il
de
sainct
Paul:
car
il
ne
s'est
point
deguise
pour
faire
choses
illicites,
ou
pour
abuser
les
ignorans,
mais
s'est
accommode
a
leur
petitesse
en
tant
qu'il
luy
estoit
permis,
selon
la
liberte
qui
est
donnee
a
tous
Chrestiens
en
edification
(1
Cor.
9,
19
ss.).
1)
quod
assenUtorern
potius
quam
prophetam
habere
vellet.
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