54:355
355
SERMON
XXIX
356
son
pouvoir.
Quand
donc
nous
voyons
cela,
apprenons
que
nous
ne
devons
point
estre
tellement
adonnez
a
nous,
que
nous
ne
pensions
en
general
de
toute
l'Eglise.
Et
c'est
une
lecon
que
nous
avons
bon
mestier
de
recorder,
attendu
nostre
laschete
telle
qu'on
la
voit.
Oar
si
nous
sommes
bien,
nous
ne
pensons
gueres
a
nos
freres,
lesquels
sont
tourmentez.
Les
feux
seront
allumez
par
tout,
nous
orrons
ce
qu'on
machine
contre
les
enfans
de
Dieu,
nous
verrons
les
troubles
et
scandales,
nous
en
orrons
parler:
et
ne
faut
pas
que
ce
soit
de
trois
cents
lieues
loin,
mais
quasi
a
nos
portes.
En
sommes-nous
touchez
?
Or
quand
il
n'y
a
autre
humanite
en
nous,
pensons-nous
que
Dieu
nous
advoue
pour
ses
enfans,
veu
que
nous
devrions
avoir
compassion
de
toute
l'Eglise,
et
que
nous
devrions
estre
participans
du
bien
et
du
mal?
Qu'un
chacun
donc
apprene,
a
l'exemple
de
sainct
Paul,
de
n'avoir
point
un
tel
regard
a
sa
personne,
qu'il
n'estende
sa
solicitude
a
toute
l'Eglise,
et
qu'il
ne
tasche
de
pourvoir
et
remedier
a
tout
le
mal
qu'il
y
voit
estre,
chacun
selon
son
degre
et
sa
mesure.
Il
est
vray
que
nous
n'aurons
pas
tous
le
moyen
qui
estoit
donne
a
sainct
Paul
:
mais
si
faut-il
qu'un
chacun
s'efforce
selon
sa
faculte,
de
subvenir
a
toute
l'Eglise
de
Dieu:
et
si
nous
ne
pouvons
mieux,
que
pour
le
moins
Dieu
soit
tesmoins
de
nostre
affection,
que
nous
le
requerons
pour
nos
povres
freres
qui
sont
tourmentez:
quand
il
nous
donne
loisir
et
repos,
que
cela
nous
incite
a
regarder
a
ceux
qui
sont
plus
pressez
que
nous.
Finalement
sainct
Paul
dit
a
Timothee,
Qiiii
apporte
en
venants
ou
la
rnanteline,
ou
Vestuy
des
livres,
avec
les
livres,
et
sur
tout
les
parchemins
qu'il
avoit
laissez
en
la
ville
de
Troade.
Or
ici
nous
voyons,
combien
que
sainct
Paul
fust
prochain
de
la
mort,
qu'il
ne
laisse
pas
neantmoins
de
tousiours
estre
escholier,
afin
qu'il
soit
mieux
dispose
a
enseigner
les
autres.
Quant
au
mot
de
Manteline,
aucuns
le
prenent
pour
une
espece
de
robe
qui
estoit
pour
la
pluye.
Or
si
on
le
prend
ainsi,
ce
sera
bien
un
signe
que
sainct
Paul
n'avoit
pas
toutes
les
commoditez
du
monde,
demandant
de
si
loin
un
manteau
pour
se
couvrir
en
prison.
Mais
pource
qu'il
adiouste
les
livres,
et
les
parchemins,
il
est
vraysemblable
que
ceci
se
prend
comme
pour
un
buffet,
ou
quelque
layette
a
serrer
les
livres.
Tant
y
a
que
nous
voyons
(comme
i'ay
desia
touche)
que
sainct
Paul
desire
tousiours
de
profiter,
encores
qu'il
se
voye
un
pied
quasi
au
sepulchre.
Or
notons
que
c'est
celuy
qui
avoit
este
ravi
iusques
au
troisieme
ciel,
qui
avoit
veu
les
secrets
incomprehensibles
aux
hommes,
et
lesquels
mesmes
il
n'ose
pas
exprimer.
Quand
nous
voyons
que
sainct
Paul
qui
a
eu
de
telles
revelations,
voire
par
dessus
tous
les
Apostres,
que
nous
voyons
qu'encores
il
estudie,
|