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Il
allegue,
pour
prouver
que
tant
les
Diables
que
les
hommes
sont
malicieux
de
nature,
voire
quo
Dieu
y
a
mis
ceste
malice,
ce
qui
en
est
dit
en
Iob,
assavoir,
que
Dieu
trouvera
iniquite
en
ses
anges
(Iob.
4,
18).
En
ceste
allegation,
il
se
ioue
de
l'Escriture
selon
sa
coustume:
car
s'il
estoit
la
parle
des
Diables,
l'argument
ne
conviendroit
pas.
L'intention
du
sainct
Esprit
est
de
monstrer
aux
hommes
que
nul
d'eux
se
trouvera
iuste
devant
Dieu.
Pour
ce
faire,
il
dit
que
mesme
les
anges
ne
sont
pas
si
purs
ne
parfaitz
qu'il
n'y
trouvast
a
redire,
s'il
les
vouloit
iuger
a
la
rigueur.
Et
de
fait,
qu'est-ce
de
la
creature
au
pris
de
son
Createur?
Comme
il
est
aussi
la
dit
que
les
estoiles
ne
sont
pas
claires
devant
sa
face.
Ie
vous
prie,
dequoy
est-ce
que
cela
sert
a
ce
fantastique?
Et
puis,
quand
bon
luy
semble,
il
confesse
qu'il
y
a
des
Diables;
et
en
tournant
la
main
il
change
de
propos,
[page
212]
et
dit
que
le
serpent
duquel
parle
Moyse
n'estoit
point
le
Diable
(Gen.
3,
1).
Pour
prouver
que
Dieu
ne
laissera
point
de
nous
punir
combien
que
nous
n'ayons
fait
nul
mal,
il
allegue
que
le
figuier
fut
maudit,
iacoit
qu'il
ne
tint
qu'a
Dieu,
qu'il
n'avoit
point
apporte
de
fruit
(Matth.
21,
19;
Marc
l
l
,
13).
Mais
le
sainct
Esprit
parle
bien
autrement
des
hommes,
comme
quand
il
dit
par
la
bouche
de
sainct
Paul,
que
chascun
recevra
son
loyer
selon
qu'il
aura
fait
en
ce
corps,
soit
bien
ou
mal
(2
Cor.
5,
10).
Ie
n'entend
pas
toutesfois
que
le
bien
que
nous
faisons
soit
de
nous.
S'il
replique
qu'il
y
a
une
pareille
raison
du
mal,
le
prophete
dit
bien
autrement,
prononcant
en
la
personne
de
Dieu:
Ta
perdition
est
de
toy,
Israel:
seulement
ton
aide
est
a
moy
(Os.
13,
9).
Pourtant
sainct
Paul,
en
un
autre
passage,
distingue
notamment
entre
les
deux,
disant
que
la
mort
est
le
loyer
de
peche:
que
la
vie
eternelle
est
un
don
gratuit
de
Dieu
(Rom.
6,
23).
Or,
ce
malheureux
confond
tout,
n'admettant
aucune
discretion,
et
ce
pendant
fait
de
grandes
fanfares
de
sentences
mal
entendues,
comme
quand
il
allegue
ce
que
dit
nostre
Seigneur
Iesus:
Le
pere
qui
habite
en
moy
est
celuy
qui
fait
les
oeuvres
(Iean
14,
10).
Or,
la
il
est
question
d'approuver
une
vertu
divine
en
ses
miracles.
Il
[page
213]
dit
donc
que
si
le
Pere
n'estoit
habitant
en
luy,
qu'il
ne
seroit
point
possible
qu'il
fit
les
miracles,
veu
que
ce
sont
oeuvres
plus
que
humaines.
Ce
resveur
tire
ce
passage
par
les
cheveux,
comme
on
dit,
pour
monstrer
que
Dieu
fait
tout.
Au
reste,
ie
ne
nie
pas
que
Dieu
ne
face
tout
par
sa
providence:
mais
i'adiouste
pour
declaration
ce
que
l'Escriture
enseigne:
c'est
qu'il
nous
conduit
par
son
sainct
Esprit,
afin
que
nous
facions
le
bien
qu'il
nous
donne
de
faire;
et
ainsi
qu'en
nostre
degre
inferieur
nous
faisons
ce
qu'il
fait
en
nous.
Quant
au
mal,
que
nous
en
devons
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