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EPISTRE
352
Et
cependant
toutesfois
c'est
un
glorieux
qui
se
complaist
en
son
ignorance,
se
moquant
de
tous
ceux
ausquelz
Dieu
a
fait
plus
de
graces
qu'a
luy.
Combien
qu'en
cela
il
se
contredit:
car
aucunefois
il
vitupere
tout
ce
qu'il
ne
sait
point:
les
autres
fois
il
contrefait
de
l'Hebrieu
*)
pour
estre
prise
des
idiotz
:
comme
quand
il
dit:
Israel
signifie
voyant
Dieu.
En
quoy
il
se
monstre
estre
un
aveugle.
Oar
Moyse
l'expose,
puissant
ou
vertueux
devant
Dieu
(Gen.
32,
28).
Puis
ilse
mesle
d'exposer
la
langue
[latine,
en
laquelle
il
s'entend
[page
206]
comme
au
haut
Allemant.2)
Mais
on
diroit
que
c'est
un
Paon
qui
estend
ses
esles,
quand
il
parle
temerairement
des
choses
incogneues.
Voila
l'humilite
de
ce
venerable
docteur,
qui
prononce
comme
nn
oracle,
que
depuis
que
il
a
la
cognoissance
de
Dieu,
il
n'a
iamais
rien
dit
qui
ne
fut
bien
dit.
A
quoy
ie
respond
avec
sainct
Augustin,
qu'une
telle
vanterie
ne
peut
estre
que
d'un
homme
du
tout
insense
et
hebete.
Neantmoins,
ie
tascheray
de
vous
deschifrer
encore
en
brief
la
somme
de
sa
doctrine,
selon
que
luy
mesme
en
parle.
Il
presuppose
que
Dieu
a
fait
l'homme
malicieux,
et
le
Diable
quant
et
quant;
et
dit,
qu'en
ce
faisant,
il
n'a
point
fait
mal.
Pour
probation,
il
amene
la
sentence
d'Esaye
(Es.
45,
7):
Ie
suis
le
Seigneur
qui
cree
la
lumiere
et
les
tenebres,
qui
fays
la
paix
et
le
mal.
En
cela
ii
y
a
contradiction:
car,
a
son
dire,
Dieu
se
nomme
autheur
du
mal,
ce
que
luy
nie;3)
et
pourtant
que
il
apprenne
a.
accorder
ses
fleutes.
Or,
il
vous
faut
noter
qu'il
corrompt
ceste
sentence,
comme
aussi
celle
de
Hieremie,
aux
Lamentations
(3,
38),4)
quand
il
est
dit:
Y
a
il
mal
on
la
cite,
que
le
Seigneur
ne
face?
Car
tous
les
deux
prophetes
reprennent
l'incredulite
de
ceux
qui
attribuent
a
fortune
les
iugemens
de
Dieu.
Ainsi,
par
le
mal,
ilz
entendent
ce
[page
207]
que
nous
appellons
en
langage
commun
adversitez.
Et
pourtant
Esaie
oppose
le
mal
a
la
paix,
qui
signifie
prosperite
en
la
langue
Hebraique.
Au
reste,
quant
a
ce
qu'il
maintient,
que
le
Diable
a
tousiours
este
malin,
cela
est
manifestement
contre
l'Escriture.
S'il
ne
se
contente
de
ce
qui
est
dit
au
huitiesme
de
sainct
Iean
(v.
44),
les
tesmoignages
en
sont
clairs
en
la
deuxiesme
de
sainct
Pierre,
et
en
l'epistre
de
sainct
Iude,
ou
il
est
parle
de
la
cheute
de
ceux
qui
ont
este
Anges
et
sont
devenuz
Diables
(2
Pierre
2,
4;
Iude
6).
Mais
encore,
regardons
comment
il
se
desveloppe
1)
se
hebraicum
fingit.
2)
cuius
haud
magis
peritus
est
quam
hebraicae.
3)^
quod
tamen
negat.
V
edition
de
1611
a
mal
a
propos
change
ie
texte:
ce
que
ie
luy
nie.
4)
La
citation
manque
dans
la
traduction.
L'edition
de
1611
ajoute:
et
d'Amos,
ce
qui
est
plus
exact
(voyez
Amos
3,6).
Par
sutte
on
y
Ut
aussi
plus
loin:
Tous
ces
prophetes.
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