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SERMON
III.
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plaisir,
On
pourroit
ici
demander,
quand
Dieu
donne
une
telle
maieste
aux
princes,
qu'ils
sont
craints
et
redoubtes,
que
personne
ne
leur
contredit,
est
ce
a
fin
qu'ils
se
donnent
une
licence,
pour
faire
ce
que
bon
leur
semblera?
Car
il
semble
(de
prime
face)
que
le
propos
de
Daniel
y
pretende,
mais
la
solution
sera
bien
facile,
par
les
autres
passages
de
l'ecriture.
C'est
ascavoir
que
quand
Dieu
ordonne
les
Princes,
et
qu'il
les
esleve
en
estat,
il
leur
monstre
comment
c'est
qu'ils
doivent
dominer,
et
combien
qu'ils
aient
toute
licence
du
coste
des
hommes,
qu'ils
se
donnent
d'eux
mesmes
auctorite
d'imposer
loy,
telle
que
bon
leur
semble,
combien
di
ie
que
les
Princes
quant
a
ce
monde,
ayent
une
puissance
infinie,
que
personne
ne
leur
contredit,
qu'il
ni
ait
nul
qui
leur
impose
necessite,
si
est
ce
que
du
coste
de
Dieu
ils
sont
tousiours
comme
brides,
il
faut
qu'ils
connoissent
que
Dieu
ne
leur
a
point
mis
la
bride
sur
le
col
pour
dominer
a
leur
phantasie
(Car
nous
scavons
quelles
sont
les
cupidites
des
hommes)
Mais
qu'ils
cheminent
en
modestie
et
humilite
devant
Dieu,
sachant
qu'il
faut
qu'ils
luy
soient
assubietis
aussi
bien
que
tout
le
reste.
Et
voila
aussi
comme
il
en
a
este
parle
en
la
loy
de
Moise,
car
quand
Dieu
monstre,
quel
sera
l'estat
du
Roy,
il
dit
qu'il
n'aura
point
un
train
par
trop
excessif,
qu'il
ne
pillera
point
le
peuple,
qu'il
ne
s'eslevera
point
en
orgueil
par
dessus
ses
freres.
Voila
donc
a
quelle
condition,
les
Roys
sont
institues
quand
ils
voudront
servir
a
Dieu
fidelement
en
leur
estat,
comme
au
dixseptieme
du
deuteronome,
mesmes
Dieu
leur
monstre,
qu'ils
doivent
avoir
en
plus
grande
recommandation
sa
loy,
et
son
service,
que
le
reste
du
peuple,
et
pour
cette
cause
il
commandoit,
qu'il
y
eust
un
livre
a
part,
pour
les
Roys,
encores
qu'ils
eussent
desia
un
livre
de
la
Loy,
neantmoins
qu'il
y
eust
un
livre
particulier,
et
qu'il
ne
fust
que
pour
le
Roy,
comme
maintenant
qui
diroit,
que
tous
ceux
qui
sont
en
estat
public
devroient
mieux
frequenter
les
sermons,
que
les
personnes
privees
ce
qui
est
tresmal
praticque.
Nous
voions
donc
comme
Dieu
tient
les
Roys
en
bride,
et
en
mesure,
qu'il
leur
declare
qu'ils
ne
doivent
point
dominer
comme
bon
leur
semblera,
mais
comme
il
leur
commande.
Et
comment
est
ce
que
Dieu
souffre
et
permet,
que
les
Roys
dominent
souventesfois
en
telle
facon,
qu'ils
imposeront
tributs,
et
exactions
sur
le
peuple,
qu'ils
ne
se
contenteront
point
d'avoir
les
biens,
mais
prendront
les
personnes,
et
en
abuseront
en
des
choses
villaines
et
infames?
Car
c'est
la
practique
commune,
et
cela
se
souffre
plus
qu'il
ne
seroit
de
besoin.
Comment
donc
cela
avient
il?
D'autant
que
Dieu
veut
humilier
le
peuple.
Que
s'il
permet
que
les
Princes
se
desbordent,
qu'ils
ne
tiennent
point
de
reigle,
ni
de
mesure
en
leur
estat,
c'est
qu'il
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