34:35
35
SERMON
LXIV
36
il
ne
nous
y
faudroit
point
arrester
par
trop,
cela
devroit
estre
comme
en
passant:
et
encores
il
se
devroit
faire
a
autre
fin,
c'est
assavoir
que
nous
soyons
marris
qu'on
prenne
scandale
en
nos
personnes.
Voila,
si
on
iuge
mal
de
moi,
si
est-ce
que
i'ai
tasche
de
servir
a
Dieu:
que
nous
parlions
donc
ainsi,
afin
que
nous
ne
soyons
point
en
mauvais
exemple.
Mais
si
faut-il
encores
que
cela
coule
legerement:
car
nous
ne
pensons
point
au
iugement
de
Dieu,
et
n'entrons
pas
en
nos
consciences,
cependant
que
nous
plaidons
ainsi
avec
les
hommes.
Nous
voyons
ce
vice-la.
par
trop
commun.
Retenons
donc
ceste
lecon
qui
nous
est
ici
monstree,
c'est
que
nos
yeux
decoulent
larmes
devant
Dieu.
Et
comment?
Que
nous
iettions
les
yeux
en
haut.
Oar
voyons-nous
que
les
hommes
nous
sont
si
malins,
que
nous
ne
puissions
tirer
nulle
raison
d'eux,
combien
qu'il
leur
soit
aise
de
iuger
de
nostre
vie,
et
que
nous
n'ayons
rien
commis
pourquoy
ils
nous
deussent
ainsi
condamner?
Apprenons
de
recourir
a
Dieu,
et
contentonsnous
de
l'avoir
pour
nostre
garent.
Voila
donc
oii
c'est
que
Iob
nous
mene,
quand
nous
suivrons
deuement
son
exemple.
Et
par
cela
aussi
nous
est
monstre
tant
plus
clairement
pourquoy
il
a
fait
les
protestations
que
nous
avons
veu
n'agueres.
Ainsi
en
ce
passage
il
se
complaint,
d'autant
qu'il
estoit
condamne
des
hommes
a
tort.
Or
venons
maintenant
plus
outre.
Il
demande
qu'il
luy
fust
licite
de
plaider
avec
Dieu,
comme
a
un
homme
mortel
avec
son
pareil:
mais
(dit-il)
les
iours
brefs
viennent,
et
le
chemin
par
lequel
ie
ne
retourneray
point.
Quand
Iob
desire,
qu'il
luy
fust
licite
de
plaider
avec
Dieu,
c'est
suivant
ce
que
nous
avons
desia
veu
par
ci
devant:
car
il
monstre
par
cela
qu'il
se
despite,
d'autant
que
le
mal
lui
estoit
si
grief
a
porter
qu'il
n'en
pouvoit
plus.
Or
en
cela
il
y
a
de
la
faute
:
il
ne
faut
pas
que
nous
excusions
Iob
en
tout
et
par
tout:
mais
regardons
a
ce
que
nous
avons
dit,
c'est
assavoir,
qu'ayant
une
bonne
cause
ii
se
transporte,
et
est
trop
excessif.
Et
pourquoy
cela?
Car
s'il
eust
cognu
ses
transgressions,
et
les
fautes
qu'il
avoit
commises,
il
se
fust
paisiblement
assubiecti
a,
la
volonte
de
Dieu,
et
ne
fust
plus
entre
en
procez,
ni
en
querelle.
Il
a
declare
ci
dessus,
qu'il
savoit
bien
que
les
Anges
n'estoyent
pas
purs
devant
Dieu:
et
qu'il
y
avoit
une
iustice
si
parfaite
en
Dieu,
qu'il
faut
que
tout
ce
que
les
creatures
peuvent
amener
soit
aneanti:
que
si
la
clarte
du
soleil
obscurat
les
estoilles,
il
faut
bien
encore
par
plus
forte
raison
que
la
iustice
de
Dieu
engloutisse
tout
ce
que
nous
cuidons
avoir.
Iob
donc
a
ainsi
parle
:
et
s'il
eust
retenu
ceste
apprehension-la,
il
ne
se
fust
pas
ainsi
desborde,
disant,
Ie
voudroye
qu'il
me
fust
licite
de
plaider
avec
Dieu.
Mais
(comme
desia
nous
|