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SERMON
CXXVII.
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I
e
vous
prie,
ne
voila
point
une
souilleure
quand
on
desguise
ainsi
Tordre
de
Dieu?
N'est-ce
point
comme
le
despiter?
Et
sommes-nous
dignes
de
iouyr
des
biens
qu'il
nous
fait,
quand
nous
ne
savons
pas
y
tenir
autre
mesure?
Si
on
voit
qu'un
enfant
gourmande
trop,
on
ostera
ce
vice,
et
luy
retranchera-on
ses
morceaux.
Et
mesmes
quand
il
est
par
trop
friant
et
adonne
a
ses
appettis,
on
luy
donnera
tout
le
contraire.
Et
pourquoy?
Car
on
1e
gaste.
Et
il
sera
perdu
avec
l'aage,
s'il
est
nourri
en
telles
delices.
Puis
qu'ainsi
est,
quand
nous
serons
devenus
en
aage
d'homme,
si
nous
abusons
ainsi
des
biens
que
Dieu
nous
distribue,
voire
avec
ordre,
et
que
nous
les
meslions,
et
que
nulle
variete
ne
nous
contente:
ne
faut-il
pas
que
nostre
Seigneur
y
provoye,
et
qu'il
use
d'un
remede
force,
quand
il
voit
que
de
nostre
bon
gre
nous
ne
pouvons
garder
nulle
attrempance?
Si
on
demande,
et
voire,
mais
tous
meslinges
sont-ce
autant
de
pechez?
Ie
ne
parleray
pas
si
rudement.
Mais
tant
y
a
que
le
principe
est
venu
d'une
convoitise
mauvaise.
Ceux
qui
ont
invente
ainsi
tant
de
varietez,
afin
de
remplir
les
appettis,
il
est
certain
qu'ils
ont
offense
Dieu,
et
qu'on
les
doit
detester,
combien
qu'ils
ayent
este
approuvez
en
leurs
temps,
et
qu'on
ait
dit:
O
voila
un
bon
cuisinier:
o
voila
un
bon
maistre
d'hostel:
qu'ils
ont
fait
gloire
quand
ils
ont
invente
beaucoup
de
friandises,
qu'ils
ont
mesle
les
choses
pour
faire
des
saupiquets
nouveaux,
et
ie
ne
say
quoy
pour
complaire
a
ceux
qui
demandoyent
d'estre
traittez
trop
delicatement.
Il
faut
detester
tout
cela,
et
seroit
a
souhaiter
que
telles
gens
fussent
avortez
au
ventre
de
leurs
meres.
Mais
maintenant
que
devons-nous
faire,
sinon
de
reprimer
tout
ce
qui
est
superflu,
et
ce
qu'on
voit
estre
vicieux?
n'y
doit-on
pas
tascher
de
tout
son
pouvoir?
Mais
quoy?
Tant
s'en
faut
que
nul
se
corrige,
qu'il
semble
qu'on
vueille
user
de
prescription
a
l'encontre
de
Dieu:
quoy
qu'il
nous
soit
remonstre,
nous
n'y
profitons
rien.
Et
pourquoy?
Nous
sommes
en
usage.
Or
Dieu
monstrera
en
la
fin
qu'il
n'y
a
possession
legitime,
que
celle
qui
est
reiglee
a
sa
Loy
et
a
sa
volonte.
Et
mesmes
ne
doutons
point
que
nostre
Seigneur
ne
punisse
souventesfois
tant
de
superfluitez,
quand
il
nous
retranchera
les
viandes.
Il
est
vray
que
nostre
nature
est
encline
a
cela,
de
tousiours
ietter
a
l'abandon,
et
mettre
en
confusion
les
choses
que
Dieu
avoit
distinguees:
mais
si
est-ce
que
nous
devons
sentir
les
signes
de
son
ire,
quand
il
ne
se
monstre
point
si
liberal
envers
nous.
Et
si
nous
estions
bien
sages
et
advisez,
nous
n'attendrions
point
cela:
il
nous
suffiroit
de
ce
qui
est
ici
dit,
c'est
assavoir
que
nous
ne
devons
point
mesler
les
creatures
de
Dieu,
que
tousiours
il
n'y
ait
une
simplicite
en
nostre
facon
de
vivre.
Voila
donc
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